Le cousin de Fragonard
de Patrick Roegiers

critiqué par Jfp, le 17 avril 2011
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
amour viscéral
Tout le monde (ou presque) connait Jean-Honoré Fragonard, le peintre des marquises à la balançoire, si apprécié des confiseurs. Son cousin, Honoré Fragonard, célèbre en son temps pour ses cires anatomiques à base de viscères "vrais", appelés aussi "écorchés", est tombé dans l'oubli, malgré une réhabilitation récente par notre Bartabas national. Patrick Roedgiers tente une réhabilitation de ce personnage hors du commun, dont les connaissances anatomiques, exceptionnelles pour l'époque, lui avaient valu renommée mais aussi jalousie de la part de ses collègues de l'Ecole Vétérinaire d'Alfort. Fiction ou réalité? L'auteur imagine qu'une jeune et belle personne, morte foudroyée d'amour pour lui, est à l'origine de son obsession: immortaliser le corps humain (et celui d'animaux "nobles" tels que le cheval) en le disséquant et le recouvrant de cires colorées montrant en détail les vaisseaux, les nerfs, les muscles, les organes. Hélas, à vouloir faire dans le genre ancien (on est dans la seconde moitié du dix-huitième siècle) l'auteur accumule les preuves de son érudition, sous la forme de vocables oubliés, qu'il enfile comme des perles dans des phrases alambiquées. Quiconque a lu les oeuvres de cette époque sait que le français du dix-huitième siècle était une langue simple et coquette, qui n'avait rien à voir avec les longues descriptions ennuyeuses dont il parsème son récit...