Les Borgia
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 16 avril 2011
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Un Dumas pas essentiel.
Extrait de l'ouvrage "les crimes célèbres" Les Borgia sous la plume d'Alexandre Dumas aurait du être un grand roman, malheureusement Dumas traite le sujet en Historien et pas en Romancier.

Autant le dire tout de suite je n'ai pas aimé ce traitement de la famille Borgia par Dumas, on est plus proche de ses "Chronique historiques" ("la comtesse de Salisbury", "Isabelle de Bavière") que des romans qu'il écrira plus tard et même les romans qu'il a écrit à cette période (1835-1840 "Acté", "Pauline" "le capitaine Paul") sont plus passionnants. Non là Dumas se plante complètement.

Quand il reste sur la famille Borgia et les assassinats qu'ils ont commis et leur manoeuvres politiques c'est du Dumas pur, mais il a décidé en plus de raconter chaque bataille du règne des Borgia et là il ne m'intéresse pas. Déçu, car Dumas peut faire mieux, il l'a fait et il le fera.
Récit historique 4 étoiles

Il faut vraiment avoir une très bonne connaissance de cette période en Italie pour prendre plaisir à la lecture d ce récit. La multiplicité des personnages, des situations, des batailles, des intrigues de cour et personnelles, des crimes, etc. crée une impression de tournis qui conduit au désintérêt. Cela a été mon cas. Il est dommage que Dumas n'aie pas réellement cherché à percer et dévoiler les ressorts psychologiques des comportements qui sont plutôt exposés de manière brute. Du coup je me demande si l'excellence du style - toujours présente - ne dessert pas le propos. Des phrases lourdes pour décrire une bataille, cela n'apporte pas grand'chose et finit par nuire à la description du mouvement. Pour spécialistes, à mon sens.
Par contre il y a dans cet exemplaire (Crimes célèbres) du Cercle des Bibliophiles (Suisse) un court récit, "Zand", qui retrace les errances et cheminements intellectuels et religieux d'un assassin. Et là, tout l'art de Dumas se développe. La qualité du style et la profondeur des analyses psychologiques s'appuient avec pertinence sur une abondante documentation de première main. Le lecteur se trouve donc en face d'un véritable chef d'oeuvre. Par contre il est quasi impossible d'identifier ce récit dans la masse des publications de Dumas et je ne peux que livrer ici cette critique.

Falgo - Lentilly - 84 ans - 13 avril 2017


Une page d'histoire 7 étoiles

Cette étape marquante de l'histoire de la Papauté est relatée comme l'analyse d'une période, en effet : si ce livre fourmille de détails, de renseignements, d'une richesse à en donner presque le vertige, il n'est pas romancé. L'auteur ne nous livre donc pas ses qualités habituelles, et, en cela, il déconcerte quelque peu, mais cet ouvrage reste utile pour découvrir cette époque troublée du Saint-Siège, où la famille prend une dimension pour le moins sulfureuse, donc inhabituelle.
Et je suis d'accord avec Nance, ce point n'est pas assez développé à mon goût, car il aurait pu laisser un peu plus libre cours à ses talents de romancier, mais ce livre est utile, avant tout sur le plan "géopolitique", même si le terme s'avère quelque peu anachronique : les relations avec les principautés italiennes, l'Espagne et la France sont complexes, et des éclaircissements sont donc nécessaires. La lecture de ce livre nécessite attention et mémoire, car tout cela est assez compliqué, beaucoup est dit et livré.

Veneziano - Paris - 46 ans - 8 novembre 2014


Trop sur les magouilles de guerre, pas assez sur la famille 7 étoiles

Ce livre fait partie de la série de romans les Crimes célèbres de l’auteur, avant ses grands succès littéraires.

Le roman débute avec la mort de Laurent de Médicis (qui gouverna la Florence) et l’élection de Roderic Borgia comme pape au Vatican (Alexandre VI), en août 1492...

« [Dans] les fêtes qui furent données en cette occasion, le caractère qui domine est-il un caractère bien plus guerrier que religieux, et semble-t-il plutôt appartenir à la nomination d’un jeune conquérant qu’à l’exaltation d’un vieux pontifie [...] »

... et ça se termine avec la mort du pape et de son ambitieux fils, César Borgia (qui inspira Le Prince de Nicolas Machiavel), en mars 1507. Tout est bouleversements politiques, des rois et seigneurs qui se succèdent, empoisonnés, exilés ou morts au combat.

Je voulais lire sur le sujet depuis que j’ai vu la série télévisée (débutée en 2011) avec Jeremy Irons dans le rôle du patriarche de cette famille du vice, du pouvoir, de l’ambition et du meurtre.

Pas besoin de connaître trop l’Histoire pour comprendre, Dumas nous donne suffisamment d’informations nécessaires (pas toujours avec subtilité) pour ne pas se sentir submerger, on peut suivre le récit sans trop se poser de questions. Il y a une quantité monstre de personnages, mais heureusement, il explique bien les liens et leur rôle.

Côté écriture, parfois je trouvais les phrases longues, la syntaxe lourde et côté histoire, c’est surtout axé sur les changements de main du pouvoir, les batailles, j’aurais préféré suivre le quotidien des personnages de la famille à la place. Mais j’ai aimé le roman, en général, la légende de cette famille est tellement riche en charge dramatique, mais je me demande si d’autres livres sont mieux (je compte lire le roman de Mario Puzo et la série bédé d’Alejandro Jodorowsky). Il y a plusieurs oeuvres sur cette famille : des peintures, des livres, des bédés, des films et même de la musique et des jeux !

Les livres sur les Borgia sont à lire avec un certain recul. Comme tous les livres historiques je suppose, mais particulièrement avec cette famille, car la légende autour de ses membres vient en partie des potins de leurs ennemis. Donc, c’est assez dur de démêler le vrai du faux, des potins aux faits, au vu des informations d’aujourd’hui. Pour le roman de Dumas, je crois qu’il a fait beaucoup de recherches (les batailles et les règnes surtout), mais il y a certains points que je doute, comme que le cardinal Giuliano della Rovere (le futur pape Jules II) ait eu de la pitié pour César ou, sur la fille du pape, Lucrèce, les historiens modernes remettent en question plusieurs méfaits qui lui sont imputés (ses amours incestueuses, ses activités d’empoisonneuse, etc.). J’ai trouvé que l’auteur allait dans la caricature en peignant les personnages, je préfère quand ils sont plus complexes, plus développés, ça m’a un peu déçu.

Donc, je n’ai pas lu d’autres livres sur le sujet et ça n’a pas été aussi entraînant que je l’avais imaginé, mais je le recommande tout de même pour ceux qui veulent en savoir plus. Ça se lit facilement et il donne beaucoup d’informations. C’est les grandes lignes des magouilles des grands personnages de l’époque.

Nance - - - ans - 2 septembre 2012