La malédiction des colombes
de Louise Erdrich

critiqué par CC.RIDER, le 13 avril 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
La vie dans une réserve indienne
Dans une réserve du Dakota du Nord, autour de la petite ville de Pluto, vivent quelques familles, toutes descendantes des fondateurs, quelques géomètres d'origine européenne et leurs guides indiens. Une petite communauté travailleuse et austère se développe à la limite d'une réserve indienne dans un climat difficile et sur des terres arides. Mais un jour, un drame se produit. Une famille de cultivateurs est sauvagement assassinée. Une expédition punitive est organisée. Elle pratique une justice expéditive. Quatre indiens innocents, dénoncés par l'un des leurs, sont pendus sans jugement. Cinquante ans plus tard, le souvenir de ce drame hante toujours les esprits. Signe du malheur, des milliers de colombes dévorent les maigres récoltes...
Un livre étrange, foisonnant qui demande beaucoup d'efforts et de bonne volonté de la part du lecteur qui peut se retrouver facilement perdu dans une structure narrative volontairement explosée. Mme Erdrich met en scène une grande quantité de personnages (plus de trente), regroupés dans quatre familles ou tribus, se place selon les points de vue, les alterne, mélange les histoires sans se soucier de chronologie, de sorte que l'ensemble ressemble plus à un kaléidoscope impressionniste qu'à une saga ethnologique bien construite. En plus de la vie quotidienne d'une petite communauté sur une centaine d'années, elle aborde des thèmes aussi divers que l'alcoolisme endémique des Métisses, leurs problèmes de drogues, d'agriculture, d'économie, de finance (l'histoire du banquier est intéressante), de délinquance, d'escroquerie, de sectes (Billy Peace, prêcheur devenu télé-évangéliste et gourou omnipotent est un des personnages les plus étranges de cette histoire aux limites du fantastique et du symbolique), mais également l'homosexualité féminine, la vieillesse, la violence et la mort. Un livre ambitieux avec quelques belles envolées mais manquant de cohérence.
Trop embrouillé, dommage … 6 étoiles

Foisonnant est vraiment l’adjectif qui convient. Effectivement l’histoire que Louise Erdrich nous raconte s’étale sur 3 générations - ça fait du monde !- mais, comme, de surcroît, elle éclate la narration dans tous les sens, il faut réellement attendre la toute fin pour obtenir les clés de nombreuses incertitudes, de petites interrogations. Louise Erdrich joue avec notre patience !
Pour autant Louise Erdrich joue aussi avec notre intérêt car c’est chaleureusement écrit, avec beaucoup d’implications au niveau des personnalités mises en page. Louise Erdrich a de l’empathie pour ses personnages et pour l’histoire racontée, c’est manifeste. Au sein d’un même chapitre, une fois qu’on s’est installé, qu’on a pris ses marques, tout roule. C’est très plaisant, extrêmement bien raconté. Le problème le plus souvent c’est lorsqu’on passe au chapitre suivant … !
Louise Erdrich est de mère Ojibwa, donc sensibilisée à la cause amérindienne. Et la cause amérindienne, celle des Ojibwas notamment, il en est question dans « La malédiction des colombes ». Il est quasiment impossible de résumer ou de tenter de faire comprendre le ressort de cet ouvrage. Des ressorts, il y en a des quantités. L’objet de ce roman est plutôt d’appréhender les remous plusieurs générations après que des actes forts (pas forcément des actes bons !) aient été commis, et ceci dans le cadre particulier de la situation injuste faite aux amérindiens. Par exemple le lynchage de trois d’entre eux il y a fort longtemps vers Pluto, une petite ville aux confins de la réserve Ojibwa, dans le North-Dakota. Pas de chance pour eux, ils avaient fait la découverte d’une famille blanche massacrée dans sa ferme. De là à en déduire qu’ils étaient les coupables, c’est ce que des êtres frustres comme l’étaient indéniablement les nouveaux occupants de ce pays, forts de la « blanchitude » de leur civilisation, trouvèrent commodes de faire et d’en tirer les conséquences immédiatement : la bonne vieille loi de ce bon vieux Lynch qui ne s’embarrassait que de trouver une branche solide et une corde. Tout aussi solide. Et voilà trois indiens pendus. A tort. Et voilà l’Histoire qui se met en branle et dont les ondes continuent à atteindre le rivage des générations suivantes.
C’est ce que Louise Erdrich veut nous faire toucher du doigt mais Dieu qu’elle s’y prend de manière compliquée.
Il y a beaucoup, beaucoup plus que cela dans ce roman ; des personnages singuliers aux histoires singulières, attachants … Il faut juste s’accrocher !

Tistou - - 67 ans - 27 juillet 2013


"Qui trop embrasse,mal étreint"... 6 étoiles

...ou une histoire de sang-mêlé un peu trop emmêlée à mon goût.

Je ne sais trop finalement quel était le projet de Louise Erdrich en écrivant ce livre, un projet assez ambitieux, me semble-t-il. Si la plupart des thèmes dont parle Débézed dans sa critique sont effectivement évoqués, ils ne sont hélas, à mon sens, le plus souvent qu'effleurés ou sous-jacents d'où un intérêt historique et ethnologique très limité.
On ne peut nier que l'oeuvre soit riche, touffue, peut-être émaillée de symboles que je n'ai pas su décrypter. Mais, en réalité, elle se réduit à un entrelacs d'histoires individuelles, de filiations difficiles à mémoriser, chacun des quatre narrateurs se trouvant lié ou en contact, à un moment ou à un autre, avec l'un des protagonistes du drame qui continue à hanter les esprits un demi-siècle plus tard.
Il résulte (pour moi) de cette lecture le sentiment d'une oeuvre bâtarde,ou trop longue (car on se lasse parfois de cette confusion et de ne pas vraiment savoir où l'auteur veut en venir) ou trop courte car beaucoup de récits ou de thèmes auraient mérité plus amples développements soit séparément, soit dans le cadre d'une véritable saga.
Ainsi en est-il de l'épisode de "La fièvre urbaine" relatant l'échec de la première expédition ayant précédé la création de Pluto.
Ailleurs, la plongée dans l'univers d'une secte religieuse (thème plutôt exogène et personnellement rebutant) aurait pu donner lieu à une analyse plus approfondie: le basculement de Marn, de l'amour et de la soumission inconditionnelle à la détestation me semble amené un peu brutalement.
J'ai regretté également le trop peu d'éléments sur les survivances de l'"âme indienne" au sein de cette communauté de métis si ce n'est la très jolie et étrange histoire du rêve de Shamengwa et de son violon.

Si le style est agréable avec des notes originales et personnelles, quelques dialogues savoureux (les échanges sur la religion entre le Père Cassidy et les deux frères), l'ensemble manque de profondeur, d'émotion et laisse un sentiment de non-abouti.
Certains choix d'écriture m'ont également paru artificiels. Ainsi en est-il de l'attribution des quatrième et cinquième récits respectivement à Evelina et au juge Courts, les narrateurs n'étant plus là que comme transmetteurs, ne servant qu'à objectiver une situation ou une histoire dans laquelle ils ne sont que peu ou pas impliqués.

Au final: un roman qui me laisse dubitative et un peu sur ma faim au regard de tout ce qui a pu être dit sur le talent de Louise Erdrich même si cette lecture n'a pas été un déplaisir.

Myrco - village de l'Orne - 74 ans - 25 mai 2013


"... on ne peut démêler la corde" 6 étoiles

Louise Erdrich fait partie des écrivains dits du Montana, ceux qui ont écrit sur les grands espaces américains à la suite des fondateurs de l’école de Missoula, elle a des origines indiennes Objiwé et son œuvre est fortement imprégnée d’indianité comme on peut le constater dans ce texte qui raconte la rencontre des pionniers et des Amérindiens dans le Dakota du Nord à la fin du XIX° siècle et la difficile cohabitation entre ces deux peuples malgré un métissage qui a réuni de nombreuses familles générant ceux qu’on a appelés « les bois-brûlés », métis indiens-français car les Norvégiens et les Allemands ne se mélangeaient pas.

Le récit se déroule dans deux temps différents : à la fin du XIX° siècle quand les colombes envahissaient encore le pays, dévastant les récoltes et s’en prenant même aux individus dans une frénésie hitchcockienne, et à partir de la fin des années soixante quand la petite fille, Evelina, de Mooshum, l’ancêtre rescapé d’un lynchage d’indiens accusés à tort de l’assassinat d’une famille de pionniers, rapporte les différentes variantes des histoires plus ou moins réelles que son grand père lui raconte sur ces temps mémorables. D’autres narrateurs prennent le relais de la jeune fille relatant d’autres histoires, ou la même histoire sous un angle différent, pour, en assemblant tous ces récits, reconstituer l’aventure de cette poignée de familles qui a donné naissance à la petite ville de Pluto quelque part entre Fargo et Bismarck dans le Dakota du Nord, si elle existe ou a existé. Dans ce roman polyphonique, Louise Erdrich fait vivre quelques familles d’Indiens, de métis, et de pionniers, français principalement, qui ont participé à la fondation de cette petite ville, et qui, aujourd’hui, la voient disparaître peu à peu, mourir en marge de la civilisation.

L’auteur décrit toutes les étapes de la création de cette ville qui pourrait être n’importe quelle autre ville de cette région : l’épopée héroïque, trop peut-être, la spoliation des indiens, la spéculation, l’exploitation des territoires, le mélange, le métissage, la création des réserves ghettos et finalement le déclin. La fondation d’un peuple rude, rugueux, violent, issu d’une sélection naturelle encore récente et accoutumé à la concurrence quotidienne pour survivre et s’enrichir.

C’est aussi l’histoire de quelques individus profondément marqués par leurs origines mêlées et par le grand événement qui a marqué la région en 1896, le lynchage de quatre Indiens injustement accusés du massacre d’une famille de pionniers. Cet événement tragique concerne toutes les familles impliquées dans le récit, chacun a un lien de sang avec les coupables ou les victimes et même souvent avec les deux camps tant les arbres généalogiques emmêlement leurs rameaux. « Maintenant que certains d’entre nous ont mélangé dans la source de leur existence culpabilité et victime, on ne peut démêler la corde », celle qui a servi pour le lynchage et enserre encore tout le groupe dans ses nœuds.

C’est aussi la confrontation entre deux peuples, les Amérindiens chassés de leurs terres et les pionniers blancs à la recherche de nouveaux espaces pour implanter des fermes, acquérir des terrains et spéculer sur la création de villes prospères. Les Amérindiens vivent très mal la perte de leurs terres. « J’ai vu que la perte de leurs terres était logée en eux pour toujours. ». C’est une des parties de la question indienne que l’auteur met en exergue car, ayant elle-même des origines indiennes, elle évoque, dans ce texte, l’indianité : la culture, les croyances, les mœurs indiens et surtout la conception indienne de l’humanité très sensible au monde du rêve et de l’au-delà par opposition au pragmatisme des pionniers ne s’intéressant qu’à l’aspect réel et concret de ce qui peut satisfaire leur intérêt immédiat.

Pour être un bon roman, ce livre comporte peut-être trop d’actions, de digressions, de personnages, d’aventures, d’anecdotes, etc..., il ne laisse pas suffisamment de place, d’espace, pour les idées et la réflexion. Ce texte manque d’une véritable cohérence soutenant le thème général commun à tous les différents récits qui le composent en ne s’agrégeant, hélas, pas très bien. Par exemple, l’auteur aurait pu suivre plus fidèlement les tribulations du violon accompagnant une bonne partie de la fondation de ce peuple bâtard qui n’a jamais pu totalement résoudre le problème de ses origines mêlées et conflictuelles, et qui cherche dans un retour vers ses origines autochtones une solution à une certaine dégénérescence mercantile éloignant les individus de leur humanité fondamentale. Le lecteur aurait eu ainsi « un fil rouge » pour le guider dans ce texte un peu tortueux. Ce livre se présente donc plus comme une accumulation de récits un peu hétérogènes que comme une polyphonie constitutive de l’épopée d’un peuple, de la création d’une société originale née de la rencontre de deux ethnies très différentes, peut-être trop différentes pour en un faire un peuple uni, conquérant et prospère.

Débézed - Besançon - 76 ans - 1 mai 2013


Perdue dans l'arbre généalogique 5 étoiles

Louise Erdrich nous raconte la vie de quelques familles sur plusieurs générations dans la Grande Histoire des Indiens d'Amérique, au début du siècle. Et comment le récit d'un drame initial se transmet à travers les descendances entremêlant les relations dans ces quelques familles regroupées dans ce petit coin d'Amérique.
« Il était enchevêtré au reste de la famille de façon complexe dans la mesure où son grand-père avait pour sa part engendré l'épouse de Mooshum. Mais assez parlé. Il n'y a rien qui arrive, rien, qui ne soit ici relié par le sang. »

Chaque chapitre est raconté par un des membres de cette saga, alternant la vie du narrateur avec ses propres souvenirs ou des souvenirs familiaux.
Le début, c'est Evelina, la plus jeune de l'arbre généalogique qui le commence. Elle décrit sa vie d'enfant puis d'adolescence tout en racontant celle de ses parents, grands-parents et en écoutant son grand-père Mooshum lui raconter d'épiques et dramatiques événements.
Nous changerons complètement de personnage avec la narration du Juge Antone Bazil Coutts, membre de la première expédition de géomètres qui permettra la création de la ville de Pluto.
Suivra la narration de Marn Wold, épouse de Billy Peace, prédicateur illuminé. C'est d'ailleurs ce chapitre que j'ai le moins aimé. La retranscription des prêches, les visions ont contribué à la confusion de l'écriture.
« Là, je suis un peu en peine avec les mots. Le dedans devenait le dehors quand Shamengwa jouait. Pourtant , du dedans au dehors ne résume pas la moitié de l'affaire. »

Un livre très dense, aux nombreux personnages, s'étalant sur plusieurs générations, que j'ai lu un peu comme un recueil de nouvelles, aux héros vaguement reliés entre eux. Même la page finale de la généalogie des personnages à laquelle j'ai eu souvent recours, ne m'a pas toujours permis de m'y retrouver dans cet arbre pas vraiment gigantesque mais aux très nombreuses ramifications et aux branches quelquefois bien emmêlées.

Marvic - Normandie - 65 ans - 10 février 2013


A la mémoire de Mooshum ! 7 étoiles

Ecrivaine américaine née en 1954 à Little Falls dans le Minnesota (Etats-Unis d'Amérique) Louise Erdrich est l'auteur de romans, de poésies et de livres pour enfants. Elle est une des figures les plus emblématiques de la jeune littérature indienne et appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne.

Pluto, petite ville perdue du Dakota du Nord, construite en bordure d'une réserve indienne. Une famille entière -à l'exception d'un bébé- est massacrée. Faute de mettre la main sur le meurtrier, quatre indiens font l'affaire et sont lynchés.
Le décor est planté, l'auteur donne la parole aux descendants de ces familles (lynchés, bourreaux).
Un roman choral d'autant plus subtil que les sangs se sont mêlés pour donner naissance à une descendance commune.
Une foison d'histoires dans l'histoire. Un mélange de catholicisme et de spiritualité indienne.
Gravité et humour s'entrelacent harmonieusement pour nous aider à digérer ces sombres évènements.
Même si la lecture n'est pas toujours évidente (beaucoup de personnages, à des époques différentes), le style est juste et l'écriture fluide.
Je n'ai pas été happé comme dans "La Chorale des maîtres-bouchers" mais cela reste un très bon moment de lecture .

Frunny - PARIS - 58 ans - 9 février 2013


Découverte d’une réalité à l’intersection de fragments racontés 6 étoiles

Le récit est racontée depuis les points de vue de différents personnages. Elle est relative à des histoires de vie individuelle et collective qui retracent des éléments de la conquête de l’ouest, la rudesse des mœurs avec une justice primitive et les suspicions envers les indiens. En effet, les événements se passent dans une petite ville imaginaire et ses abords qui incluent une réserve située dans le Dakota du nord.

On est parfois un peu dérouté par ces anecdotes qui se chevauchent partiellement, rétablissant la vérité ou donnant plus de précision sur un fait dont un personnage a parlé et qui se passent sur plusieurs générations où les différentes familles s’entremêlent par des mariages ou amitiés. Et ce n’est pas si étonnant quand on apprend à la fin du livre dans les remerciements que certaines parties de ce roman ont parus sous forme de nouvelles.

L’ensemble forme une sorte de documentaire historique avec une part d’affectif et une part de piques amères contre la sacralité du nouveau et du neuf. L’auteur cite de nombreux écrivains français et s’est documentée aussi en philatélie.

IF-0213-4009

Isad - - - ans - 9 février 2013


Les répercussions d’une injustice 8 étoiles

En effet, la structure narrative peut être rébarbative. On commence avec la voix d’une jeune fille qui nous raconte ses observations, des phrases courtes et vivantes. Ensuite les points de vue sont adultes et alternent. Toutefois, il s’agit toujours de la même histoire, révélée par bribes, décortiquée dans tous les sens, sur fond de tension raciale. J’ai été fasciné très tôt par cette approche originale quoique difficile à suivre.

Petit à petit on rencontre les descendants de ceux qui ont un lien avec le lynchage de quatre indiens. Quatre innocents qui ont eu la malchance de découvrir une famille assassinée. Si ce drame est au centre du récit, il n’est pas utilisé comme un artifice de suspense ou pour tisser un polar. En fait, le regard est porté strictement sur les gens de cette petite communauté, certes étranglée par le passé, mais en même temps un peu détachée avec le métissage des générations subséquentes.

Un roman subtil et intelligent, habilement teinté d’humour même dans les tragédies.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 15 janvier 2013


Un récit tissé de culpabilité 8 étoiles

Le prix de la vie, de l’innocence, le poids de la culpabilité, des non-dits pèsent sur quatre générations dans la petite ville de Pluto, Dakota du Nord.

C’est avec brio que Louise Erdrich tisse l’histoire collective de cette ville à partir des destins individuels.

Comme leitmotiv : un lynchage qui marque les destins.

Les personnages prennent la parole successivement et ainsi se construit l’histoire, se révèlent leurs histoires. Ironie, pathos, compassion, humour, le récit est riche de toutes ces nuances, riche et complexe comme la vie, comme la nature humaine. Louise Erdrich se révèle une brillante tisserande d’un récit polyphonique qui nous conte la vie d’une communauté. Imaginaire nous précise la postface, reflet de l’enchevêtrement de nos histoires, ai-je envie de répliquer. Je vous invite à découvrir ce récit, néanmoins, ne l’emportez pas sur la plage, il demande un peu plus d’attention. Bonne lecture

Bafie - - 62 ans - 25 juillet 2011