Souvenirs du Rif
de Michel Claise

critiqué par Ddh, le 26 mars 2011
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
le Rif, berceau du cannabis, dérive d'argent sale blanchi
Non, ce ne sont pas des souvenirs de vacances dans le Rif marocain. Rif rime avec kif : hachich, résine de cannabis dont la plante est cultivée dans le Rif depuis des générations…
A partir d’un trafic de résine de cannabis, Alain l’incorruptible fait le passe-passe entre Monaco, Genève, Tanger, Marrakech et le Rif. Ce qui est en jeu est des plus importants et ce qui compte : coincer les patrons du trafic. Et l’enquête s’enrichit de rebondissement en rebondissement. Des fripouilles sans âme côtoient des oies pas si blanches. Et tout n’est pas nécessairement clean dans le camp des enquêteurs. L’auteur qui n’oublie pas son métier de pourfendeur de l’argent sale nous dévoile l’attitude hypocrite des paradis fiscaux et les combines pour blanchir les gains plantureux. Cet argent finance hélas également des activités pas du tout recommandables.
L’auteur Michel Claise garde son lectorat en haleine car il y a toujours un fait nouveau qui relance la machine. Cela se vérifie bien souvent avec un mot en fin de chapitre qui laisse au lecteur la joie de supputer la suite.
Roman didactique 7 étoiles

Notre juge-romancier belge commet ici sans doute un de ces meilleurs romans en nous démontrant au travers d’une fiction bien ficelée sur les tenants et aboutissants du trafic de cannabis au départ du Maroc. Tout est dans tout, blanchiment, corruption, chantage, avec en point de mire un objectif plus fondamental du véritable cerveau de ce trafic.

Le style reste abordable et conduit le lecteur dans des milieux où la pitié est absente et où les personnages rendus parfois bizarrement sympathiques par l’auteur n’en sont pas moins tout sauf recommandables.

L’auteur, bien documenté et qui utilise son expérience pour rendre son récit réaliste, est entre-temps passé en politique ; il glisse à la fin de son ouvrage un message qui ne sera pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et avec lequel je pourrais marquer mon accord.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 29 février 2024