L'odeur des pommes
de Mark Behr

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 22 mars 2011
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Une autre perspective sur l’Apartheid
Premier titre de cet auteur Sud-Africain, ce roman initiatique paru originalement en 1995 a connu un beau succès et sera adapté au cinéma sous peu. L’histoire se déroule dans les années 70s à Cape Town où le narrateur, un petit Afrikaner de 11 ans, habite au sein d’une famille aisée parfaitement confortable avec l’idéologie de l’Apartheid.

L’essentiel de la narration, accomplie par ce fils d’un général d’armée, présente subtilement l’emprise de l’endoctrinement, des stéréotypes et de la discrimination à travers différents tableaux du quotidien de l’enfant et son meilleur ami Frikkie (aussi blanc). La visite d’un mystérieux général Chilien caché par la famille et appelé « Monsieur Smith » pour les besoins de la cause sert de pilier supporteur du suspense.

Si l’auteur arrive à évoquer l’atmosphère de l’époque, l’innocence du jeune héros et la nature particulière du pays, les maladresses du premier effort sont évidentes. La narration est entrecoupée de scènes de la guerre d’Angola mal intégrées au fil du récit. De même, la fin est marquée par une scène d’abus sexuel superflue.

En dépit des faiblesses, il s’agit d’un roman curieusement fascinant dans sa manière de nous montrer l’hypocrisie et les mécanismes sournois de la mentalité Afrikaner qui ont mené à la création d’un État raciste.


(Prix du L.A. Times 1er roman, Betty Trask, CNA, M-Net, Eugene Marais)