Polina de Bastien Vivès

Polina de Bastien Vivès

Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers

Critiqué par Sanchan, le 12 mars 2011 (Inscrite le 28 avril 2009, 40 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 642ème position).
Visites : 4 870 

Contemplation

Il y a des années de cela, j'ai vu un documentaire sur les ballets russes, et surtout sur la formation des jeunes danseuses en Russie. On y suivait surtout une jeune fille, qui s'est ensuite tournée vers la danse contemporaine.
Amusant de retrouver tout cela dans Polina.

Voici donc la vie de danseuse de Polina, de son audition pour entrer dans une école de ballet enfant, à sa vie et surtout à sa carrière de danseuse adulte. De longues heures de travail pour que tout paraisse aisé. Des souffrances physiques. Des choix à faire pour exprimer par la danse ce qu'elle a au fond d'elle. Et surtout trouver la réponse à cette question: Pourquoi danser? Dans quel but?

Voici un magnifique roman graphique. Aérien, léger comme un ballet. On y voit tant de réalisme. Les dessins, travail de noir et de gris, prennent tout leur sens dans cette histoire. Si son héroïne arrive à exprimer des émotions par sa danse, Bastien Vivès le fait parfaitement bien par ses dessins, qui ne montrent que l'essentiel. Un corps en mouvement, un regard triste, un sourire... Les images sont épurées comme une danse, rien de superflu.

Magnifique

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Les éditions

  • Polina [Texte imprimé] scénario & dessin, Bastien Vivès
    de Vivès, Bastien (Scénariste)
    Casterman
    ISBN : 9782203026131 ; 20,00 € ; 09/03/2011 ; 210 p. ; Relié
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Le ballet de la vie

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 22 août 2015

Ayant constaté que la BD avait été récompensée par plusieurs prix, j'étais curieux de voir de quoi il retournait. Et je l’avoue, en feuilletant « Polina » avant lecture, ce trait noir et blanc en apparence très sommaire me laissait dubitatif. Mais après avoir tourné quelques pages, la magie a opéré. Ce trait fin et parfois épais dans les contours, mal fagoté en apparence, vient rapidement accorder sa fragilité avec le monde de la danse tout en révélant son sens impressionnant du mouvement. Souvent le minimalisme est poussé à l’extrême. Les décors deviennent secondaires, parfois inexistants, parfois représentés juste par une porte en trois coups de crayon pour situer l’espace. Non, ici, c’est la danse qui prime, le mouvement.

L’histoire elle-même se mue en une sorte de ballet où seuls les corps, les poses et les attitudes comptent. Et c’est tellement bien vu qu’on se laisse emporter, grâce aussi à un scénario bien dompté, subtil et intelligent, où il ne se passe rien d’extraordinaire mais qui réussit à nous accrocher. Cette petite Polina toute gracile nous émeut face à ces professeurs impitoyables et légèrement sadiques qui ne semblent pas disposés à la tirer vers le haut, du moins c’est l’impression qu’ils donnent, mais il semblerait que la méthode ait fait ses preuves… . Une fois adulte, Polina réussira toutefois à tracer sa route grâce à un coup de pouce du destin, tout juste après être sortie d’une rupture amoureuse difficile.

Une très belle réussite donc que ce « Polina », bel hommage à un art envoûtant, qui m’aura permis de découvrir un auteur de talent avec déjà une dizaine d’ouvrages à son actif.

La douceur de vivre

8 étoiles

Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 10 août 2013

Lors d'une répétition, Bojinski, le professeur de danse classique livre un grand conseil à la jeune danseuse Polina : ''Plus de légèreté, ça doit paraître facile. C'est important que ça paraisse. Les gens ne doivent rien voir d'autre que l'émotion que vous devez faire passer.''

Les dessins de Bastien Vivès respectent à la lettre les paroles de Bojinski, pour le plus grand bonheur du lecteur. Rarement a-t-on vu de si beaux dessins qui semblent si simples, si faciles, mais qui communiquent en même temps très bien l'émotion d'une scène ou d'un personnage.

Bien que l'histoire soit plutôt mince, avec un happy end un peu prévisible, j'ai ressenti un réel plaisir à suivre Polina dans son parcours de danseuse.

Entrez dans la danse !

10 étoiles

Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 67 ans) - 29 octobre 2011

Il faut arrêter de dire que Bastien Vivès serait un espoir de la bédé française. C’est faux ! Ce n’est plus un petit jeune qui présenterait timidement ses premiers essais dans le neuvième art… Certes il est encore très jeune, il a moins de trente ans et il est, c’est bien vrai, encore assez timide. Il ne cherche pas à s’imposer, il sourit, il est là mais ne veut pas gêner…

Pourtant, ses albums s’enchaînent avec un rythme endiablé et presque à chaque fois un résultat identique : bonnes critiques, reconnaissance des libraires, un public présent qui en redemande, des signatures demandées partout… Oui, jeune mais déjà grand !

Ses albums sont, en plus, tous différents : soit par la nature de l’histoire, soit le style graphique, soit, le plus souvent, par une combinaison des deux. A chaque histoire sa narration graphique quitte à surprendre son éditeur, les critiques et les lecteurs. Même ceux qui étaient dubitatifs en regardant, par exemple, les premières planches du « goût du chlore » finissent par tomber sous le charme de cet auteur hors normes…

Voici donc le moment d’ouvrir ensemble cet album « Polina ». L’objet est d’abord du solide : relié, format intermédiaire des éditions KSTR, plus de 200 pages. Un récit sans couleur, ou presque. La grâce du noir et blanc, avec toutes ses nuances pour redonner vie à un art de l’éphémère par excellence, la danse. Oui, Bastien Vivès nous raconte le destin d’une danseuse, ses relations difficiles avec un maître, avec un professeur, mais aussi la vie d’une adolescente avec tout ce qu’elle peut avoir de quotidien, de banal et de touchant… Alimentation, effort, travail, argent, amour, amitié, relations avec les parents et, surtout, acquisition de l’autonomie…

C’est la naissance de l’adulte que nous présente Bastien Vivès à travers la vie de Polina que nous découvrons petite fille en début d’album, femme épanouie en fin de récit. Il fallait oser prendre une danseuse comme personnage et ne pas tomber dans les clichés. Choisir la danse et la faire vivre – admirablement à mon goût – avec des dessins, des images fixes…

La narration graphique de Bastien dans cet album est difficile à décrire avec des mots. Il faut la voir, la lire, la pénétrer pour comprendre que nous sommes là en présence d’un des plus grands auteurs contemporains. Il ne se donne aucune limite, ose s’attaquer à tous les sujets, à tous les styles… Pas pour prouver, pas par défi, pas pour les critiques ou la presse, tout simplement pour choisir la meilleure façon de raconter ses histoires. Oui, Bastien Vivès nous offre des histoires, beaucoup d’histoires et c’est un bonheur parfait que de les lire

La grâce, oui.

9 étoiles

Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 29 ans) - 16 septembre 2011

Je suis loin d'être fascinée par la danse classique; bien sûr je m'extasie devant la souplesse, la musculature, le port de tête des danseurs/danseuses, mais c'est un univers bien trop éloigné de mon quotidien (les longues heures passées sur des chaises inconfortables, à repenser avec abattement au "tiens toi droite" qui prendrait ici tout son sens) pour qu'il s'impose aisément à moi.
Mais Polina secoue, avec douceur, cette imperméabilité. Le trait de Vivès est beau, juste beau, et il porte une histoire limpide, qui montre les oscillations de Polina au cours de sa "carrière", l'empreinte de son (premier, ou presque) professeur. Délicate parenthèse à nos abruptes vies.

entrez dans la danse...

8 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 4 septembre 2011

Je fais partie de ceux qui n'ont guère apprécié les précédents livres de Bastien Vivès.
Aucune émotion n'était ressortie du "Goût du chlore" ou encore " Dans mes yeux".
Je reconnaissais à ce jeune auteur encensé pourtant par une certaine critique, un seul talent ; celui de maitriser parfaitement le dessin.
J'ai donc, malgré tout, succombé à l'attrait d'un nouveau Vivès, eu égard aux bonnes critiques lues ici ou là.
Et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un album touchant, émouvant et surtout parfaitement maitrisé.
Cette aventure qui s'étale sur plusieurs années m'a littéralement envoûté alors que le thème traité, le monde de la danse classique, m'est complétement hermétique.
Il faut le tour de force d'un grand auteur pour pouvoir captiver le lecteur parfaitement profane que je suis (et je ne pense pas être le seul) dans une aventure somme toute banale.
Mais ce qui fait l'atout de ce pavé, c'est le superbe dessin de Bastien Vivès, un dessin en noir et blanc, tout en mouvement et qui allie à la fois la précision dans les gestes et le flou dans les visages.
Ce mariage est une réussite totale.
Avec plus de 200 pages, nous nous attachons aux personnages, en particulier à Polina et son énigmatique mentor, Bojinski. J'ai souffert avec Polina, j'ai ressenti ses déceptions et ses peines mais aussi j'ai été très heureux de l'avoir accompagnée dans ses années d'apprentissage de la danse mais aussi de la vie.
Merci à l'auteur pour cet ouvrage qui relève à la fois d'un récit sur le monde de la danse, et d'un témoignage plus large sur la création artistique.

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