Chevaucher la lune - Anthologie du haïku contemporain de André Duhaime

Chevaucher la lune - Anthologie du haïku contemporain de André Duhaime

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par Thomas Fors, le 19 avril 2002 (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 521ème position).
Visites : 5 081  (depuis Novembre 2007)

Anthologie du haïku contemporain en français

Bien entendu, chacun sait que le haïku est une forme poétique d'origine japonaise. Tout haïku comprend trois lignes (trois vers ?) ayant une structure habituelle court-long-court, à moins que l'auteur ne se donne de la liberté...
André DUHAIME, Canadien, spécialiste du haïku contemporain,propose une anthologie qui regroupe plus de deux cents auteurs.
Ce qui nous permet de déguster des styles différents, des approches différentes de la part d'auteurs canadiens, français, belges, etc.
Laissez-vous tenter ! Cela en vaut la peine.
L'oiseau écrit le ciel
dit Cécile CLOUTIER
une jeune femme passe à cloche-pied sur la marelle
écrit André DUHAIME
bord de route à la place de l'accident les coquelicots sous la pluie
continue Serge TOME
à lire et à relire...

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5 étoiles

Critique de Calepin (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 42 ans) - 28 décembre 2007

André Duhaime rassemble ici un bon nombre de poètes de tout acabit, de tous les styles. Certains auteurs me semblent nettement plus intéressants et touchants, mais la diversité permettra sans doute à d'autres d'y trouver leur compte. Par contre, le choix de présenter seulement 5 haïkus par poète est contestable. Trop peu pour certains que j'aurais aimé voir plus présents, compte tenu de leurs nombreux écrits, et trop pour d'autres qui me paraissaient sans éclat, comme de vagues pastiches. L'ouvrage demeure tout de même intéressant pour ceux qui désirent découvrir de nouveaux poètes.

Amalgame Danger

8 étoiles

Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 68 ans) - 20 mai 2005

Je partage les réticences de Mopp envers les remarques de Persée, dont je connaissais le point de vue - que je comprends mais trouve excessif.

"Le haiku part de n'importe quelle constatation banale, pour conduire au vide. Il dissout le concret dans le néant." écrit Persée. Je crois au contraire que le haïku ramène au concret. Que le vide (qui n'est pas le néant) est inséparable du concret, ou des phénomènes, comme les deux faces d'une pièce de monnaie. Que le haïku dépasse les contradictions vide/concret autant que la physique quantique, spécialité pourtant bien occidentale.

"A force de mépriser le "je", on en arrive à des civilisations qui écrasent l'individu au nom du "nous", du groupe. Voir Petit Livre Rouge. Voir le suicide de cet auteur japonais. Comment s'appelait-il encore ? Oshima ?" écrit encore Persée. Mais, d'une part, le Zen par exemple ne méprise pas le "je". Il cherche à le débarrasser de ses illusions, à l'amener à renaître dans une conscience plus vaste, plus pleine. Pratiquer la "pleine conscience", c'est être au coeur de soi-même et du monde. D'autre part, le Petit Livre Rouge n'est pas une émanation de la pensée orientale mais une aberration du marxisme. Et le suicide de Mishima n'a rien de zen. Il reflète un idéal de samouraï très éloigné du détachement zen... Attribuer à "la" pensée "orientale" la révolution culturelle et les Kamikazes, c'est comme attribuer à "la" pensée "occidentale" les camps de la mort et le nazisme, prétendre que la religion chrétienne, célébrée sur les ceinturons allemands ("Gott mit uns") et fondée sur le sacrifice de l'innocent, est responsable de l'Holocauste...

Haïku et zen

10 étoiles

Critique de MOPP (, Inscrit le 20 mars 2005, 87 ans) - 19 mai 2005

Lisant l'intéressante critique de Persée, je me demande s'il ne conclut pas bien vite que le "Je" n'existe pas dans la pratique de l'esprit zen. Le vide matriciel, dont il parle, n'est pas le vide absolu, mais un creux, un creuset. De toute façon, les fluctuations du vide quantique n'engendrent-elles pas matière/énergie ? (c'est une question). dans la pratique du haïku, le "Je" du "poète" n'est pas mis en évidence certes, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il n'existe pas. Le "Je" est un témoin au sein du cosmos..., un "Je" en continuelle évolution. (Le" je" ,qui n'est pas le "Je", est encore le "Je") La prise de distance n'implique pas non plus le refus de ne point répondre au téléphone... C'est du moins ce que j'ai cru comprendre à partir de diverses lectures...

Le haïku, une forme d'écriture parmi d'autres

8 étoiles

Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 7 mai 2002

Bonjour à tous. L'erreur est humaine, je crois. Prière de lire ma note faisant suite à "Le vide, univers du tout et du rien".

En relisant Bashô

6 étoiles

Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 6 mai 2002

Rassure-toi, Thomas Fors. Je me suis adonné à ce genre littéraire avec délectation (pour y avoir consacré deux recueils). Lire sur le bas de leurs fenêtres "e pericoloso sporgersi" n'empêche pas de prendre les trains.

Avons-nous dit "haïku francophone" ?

9 étoiles

Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 5 mai 2002

Les remarques de PERSEE m'invitent à développer la présentation de ma critique (en-tête). Il faut dire, en premier lieu, que l'anthologie citée ne contient que des haïkistes occidentaux de langue française, il n'y a point le moindre japonais suicidaire, ni le moindre italien propageant des slogans. Non, il n'y a que des profs, des médecins, des musiciens, ..., lesquels portent un regard particulier sur le monde dans lequel ils vivent. En fait, ils sont des TEMOINS dotés de cinq sens bien éveillés et ils observent ce qui se passe autour d'eux.
Certes la première règle pour un haïkiste est de ne pas se mettre en scène, de ne pas parler de soi, cela ne signifie pas pour autant que le "je" soit absent dans cette écriture, laquelle, bien entendu, n'est pas gonflée de lyrisme.
"Telle une photographie, le haïku est un instant croqué sur le vif." (André DUHAIME)
Tout haïku devrait pouvoir être lu à haute voix en une respiration. Plusieurs images présentes doivent interagir. Ces images possèdent une grande richesse sémantique et émotionnelle. La sensation proposée est confinée dans un seul instant. Le détail est plus important que la généralité. L'expression poétique est claire, le lecteur comprend facilement de quoi il est question. Il n'y a pas d'emploi de figure poétique. Certes tout haïku se suffit à lui-même (objet fermé), toutefois il doit aussi stimuler l'imagination du lecteur (objet ouvert)...Pour plus d'information à ce sujet, il suffit de consulter le site "Tempslibres" de Serge TOME.
En physique quantique, l'observateur est extérieur à l'objet observé, toutefois le fait d'observer influence déjà cet objet. Certains haïkistes n'éhésitent pas à être engagés tout en restant tout à fait "objectifs" : ils décrivent les horreurs qui se répandent dans le monde. En cela, je les vois porteurs d'un humanisme exceptionnel. Je vous garantis qu'ils ne "se dissolvent pas dans le vide".
A propos, un livre de la Revue de l'Université Libre de Bruxelles : "Le vide, univers du tout et du rien", Editions Complexe. Une piste à ne pas négliger, non plus.

Dans les yeux de la libellule

6 étoiles

Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 4 mai 2002

Oui, le haiku est, pour l'Occidental, déroutant, voire banal.Et il n'aura pas tort car il s'agit, selon un maître du genre, de "quitter la banalité en se servant de la banalité". Pas d'extériorisation lyrique du "moi". Le "je" ici se tait. "Les montagnes lointaines / dans les prunelles / de la libellule" (Issa). L'invisible prend consistance : "Le saule / peint le vent / sans pinceau" (Saryû). Le haiku part de n'importe quelle constatation banale, pour conduire au vide. Il dissout le concret dans le néant. Et finalement à notre époque où, paradoxalement, les individualistes que nous sommes se méfient des manifestations du "moi" (lâche-moi avec ton ego, tes états d'âme, etc...), il ne faut pas s'étonner de l'attrait pour le zen, dont le haîku tire son inspiration. Tout cela, ne l'oublions pas, conduit toutefois au vide. Un vide matriciel d'où tout émane, certes, mais un vide quand même. Boudhisme zen et structuralisme ont montré que le "je" n'était qu'un composé impermanent dans un océan d'impermanence. Disent-ils joliment. Autant dire que "je" n'existe pas. Ouais, dois-je donc répondre au téléphone que je ne suis pas là ? A force de mépriser le "je", on en arrive à des civilisations qui écrasent l'individu au nom du "nous", du groupe. Voir Petit Livre Rouge. Voir le suicide de cet auteur japonais. Comment s'appelait-il encore ? Oshima ? Alors, chaque fois que je goûte un haiku, je pense à cet autre qui figure sur les trains italiens "E pericoloso sporgersi"

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