Yves Saint Laurent
de Laurence Benaïm

critiqué par Veneziano, le 28 février 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Les rêves brillants d'un enfant écorché
Enfant inhibé d'Oran, Yves Mathieu-Saint-Laurent rêve, embellit la réalité. Il va rechercher le beau, pour mieux le construire lui-même. Introverti et imaginatif, la Guerre d'Algérie représente une mauvaise passade pour cet enrôlé de force, ce à quoi succèdent les miraculeuses années auprès de Christian Dior et du jeu d'influences avec Gabrielle Chanel. Après la disparition de Monsieur Dior, il prend en main ses propres rênes, et sa grande aventure commence, guidée administrativement et financièrement par sa passion de toujours, Pierre Bergé.
La suite décrit l'ascension fulgurante, le maintien au sommet, la place prépondérante des cosmétiques dans la maison, puis les aléas financiers, le rachat, le déclin et le départ du génie en point d'orgue.

Ce personnage est heurté et fragile, il a souffert pour mieux offrir, en somme.

Cette autobiographie, aux accents romanesques d'épopée contemporaine, langoureuse et languide, est bien écrite, sans artifice et avec justesse, tant dans le ton que dans le fond. Ces cinq cents pages sont agréables à lire.