Idoru
de William Gibson, Pierre Guglielmina (Traduction)

critiqué par Oburoni, le 23 février 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Idoru
William Gibson nous entraine dans un monde où l'internet modifie notre perception de la réalité. Un monde où les ados passent leur temps rivés à des écrans d'ordinateurs, perdus dans des univers virtuels. Un monde où la célébrité est l'obsession des médias, la vie des stars disséquée et observée jusque dans ses détails les plus anodins et ennuyeux. Un monde où des chanteurs sont de véritables idoles, les gamins ont pour seul centre d'intérêt surfer sur le net et où l'argent est balancé par les fenêtres, dépensé de manière complètement inutile par ceux qui en ont en pagaille.

Une réalité folle et un virtuel omniprésent : que se passe-t-il lorsque les deux se télescopent en un "mariage alchimique" ? C'est ce qui se passe lorsque Rez, chanteur star d'un groupe de rock japonais, décide de se marier à une "idoru", une chanteuse pop entièrement virtuelle -un hologramme.

Des fans déboussolés, un psychique du net (spécialiste payé à décortiquer votre vie sur la simple base de vos données -numéros de téléphone accédés, sites internet visités...) engagé par l'équipe de sécurité du groupe pour tenter de savoir si Rez ne serait pas manipulé et la mafia russe à la poursuite d'un gadget nano-technologique aussi envié qu'illégal, nous voila partis pour une aventure effrénée et bizarre au coeur de Tokyo.

J'ai trouvé l'idée de base (le mariage d'une célébrité avec une star virtuelle) absolument géniale. Je m'attendais à une excellente fiction mettant en scène nos sociétés contemporaines, ou l'égo et l'argent sont vénérés comme des idoles et puis... Le style a tout gâché. L'histoire tient la route et en haleine, le thème exploité est intéressant mais la prose, laconique, teintée parfois d'un vocabulaire technico-futuristique aussi lourd qu'inutile, appauvrit considérablement le tout. En fait ce style, à la limite du digeste, fait qu'on survole le livre sans jamais entrer pleinement dedans. C'est dommage parce que, héritier de Philip K. Dick et levant le coude avec Kafka le tout était hautement prometteur.

Distrayant, mais décevant.