Mars blanche
de Brian Wilson Aldiss, Roger Penrose (Co-auteur)

critiqué par Oburoni, le 23 février 2011
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Une utopie scientiste
2041. Mars est déclaré "Planète Blanche", territoire dédié uniquement a la recherche scientifique. Etant protégée, soumise à de stricts quotas décidant de qui y a droit de séjour ou pas et pour combien de temps, seule la compagnie EUPACUS y assure les va-et-vient avec la Terre. Seulement voila, lorsqu'en 2064 sous le poids de décisions économiques désastreuses et autres scandales politico-financiers EUPACUS s'effondre, la petite population alors sur Mars (scientifiques, techniciens, personnel médical et leurs enfants... 5958 personnes au total) se retrouve soudain isolée, complètement coupée de la Terre.

Une opportunité à la portée historique considérable se présente alors. Sur une planète dédiée, dès sa conquête, à ne pas répéter les erreurs du passé -économiques, écologiques et politiques- la petite communauté en question va en effet tenter de réaliser l'un des vieux rêves de l'Humanité : une société utopique.

Certes le livre est de la science-fiction. Mars, planète ici consacrée à la science et en particulier la physique et la recherche de la "particule Dieu" -l'auteur s'est adjoint les services du célèbre mathématicien Roger Penrose à ce sujet- sert aussi une réflexion sur la conquête spatiale et la terraformation de planètes. Mons Olympus, son plus haut sommet, y joue aussi un rôle surprenant et important.
Toutefois il serait grandement dommage de le réduire à cela. Au fil des pages s'y déploie en fait toute une réflexion sur nos sociétés contemporaines, monde dont les défauts sont extrapolés pour servir de prétexte à cette utopie scientiste où se mêlent des questionnements sur la politique, le capitalisme, la religion, l'éducation et même le sexe. Au-delà de la science et de la critique de l'idée de terraformer le système solaire, "Mars Blanche" intriguera donc, aussi, par son côté philosophique.

De la très bonne fiction, en somme.