La fonction du balai de David Foster Wallace

La fonction du balai de David Foster Wallace
(The broom of the system)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Shan_Ze, le 4 février 2011 (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 40 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (55 229ème position).
Visites : 5 098 

Truculent

Lenore Beadsman est une jeune femme d'une vingtaine d'années. Elle vient d'apprendre que son arrière-grand-mère qui a le même prénom qu'elle, s'est échappée de sa maison de retraite en compagnie de vingt-cinq autres pensionnaires et que le standard téléphonique de son travail déraille. Si ce n'était que ça... sa perruche se met à répéter tout ce qu'elle entend et devient la star d'une chaine chrétienne sans compter son patron-petit ami qui est très jaloux et complexé...

C'est un roman très surprenant, on passe d'un personne à un autre, d'un type de narration à l'autre, on pourrait s'y perdre facilement (ça arrive par moments) mais la magie et l'humour opèrent à merveille. On passe d'un échange verbal à un long monologue du patron sur les histoires que lui envoient ses étudiants (ou les siennes ?) en passant par des rêves grotesques... Impossible de tout résumer. Ça part dans tous les sens, on en oublie presque la trame principale : retrouver l'arrière grand-mère de Lenore.

Les séances avec le psychologue sont aussi dignes d'intérêt ! C'est un roman dense, foisonnant, on s'y perd un peu mais c'est pas grave car on passe de bons moments sans parler des critiques sous-jacentes de certaines personnes... (Une petite déception : la fin, trop rapide) Vraiment à découvrir !

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Trop long, trop décousu

4 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 24 septembre 2012

588 pages. Vous imaginez ça ? 588 pages ça peut paraître long quand c’est par trop décousu.
A vrai dire, non. Pas décousu. Pas cousu du tout ! David Foster Wallace se fout un peu de nous ? Il a des facilités, c’est indéniable. Il sait capter l’attention du lecteur, l’intriguer, le faire sourire, le faire réfléchir (il y a des moments très profonds) mais bon … Ce qui pourrait passer, et plaire, dans un recueil de nouvelles, ou un ouvrage ramassé, finit par agacer au fil des 588 pages. C’est long, 588 pages ! (je l’ai déjà dit ?)
Personnages inconsistants, situations insensées, le tout mixé sans trame ni réelle conclusion, on se sent un peu floué à l’arrivée. Moi en tout cas. Et j’en veux à David Foster Wallace parce que le temps mis à lire, poussivement à la fin, ces 588 pages je n’ai pu le mettre à profit pour réduire ma pile de livres à lire parmi lesquels, sans doute aucun, des choses plus passionnantes, qui ne vous laissent pas le goût amer d’avoir – un peu – perdu son temps.
En vrac ;
- une arrière-grand-mère, tête de file d’une lignée, plutôt accaparante et dictatoriale qui a disparu sans explications de sa maison de retraite en compagnie d’une palanquée de pensionnaires et de personnel de service, sans explications aucune (et vous n’en aurez pas plus au bout de la dernière page, tout juste un « tuyau » - lire le livre pour comprendre les guillemets ! - qui de toutes façons ne vous mènera nulle part),
- Lenore Beadsman, son arrière-petite fille, héroïne du roman, qui n’en peut mais de la situation, qui consulte un Docteur Jay, psychologue – psychanalyste, véreux, manipulateur (et qui permet à David Foster Wallace des morceaux de bravoure en la matière), et qui, malgré la fortune de sa famille, travaille comme standardiste dans une société d’Editions fantôme …
- Son perroquet, « Vlad l’empaleur » !! qui se met à débiter des discours aussi incohérents qu’exploités par un prédicateur catholique à la petite semaine comme l’Amérique en a le secret …
- Rick Vigorous, le responsable de la maison d’Editions et subséquemment chef de Lenore et accessoirement « fiancé », « amant » de Lenore, mais surtout maladivement jaloux, …
Je continue ? Je pourrais vous en servir encore un paquet ! Mais bon, moi j’ai tourné la page, la 588ème. Et j’ai soufflé un grand coup !

Salmigondis de banalités

2 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 22 septembre 2012

Alors là, je me suis demandée sur quoi j’étais tombée dès le début. J’ai failli arrêter plusieurs fois mais ai poursuivi laborieusement jusqu’à la page 260, saturée. J’ai jeté, curiosité oblige, un œil aux 25 dernières pages de ce roman de 575 pages qui se passe en 1990 et ne se termine pas par un point. Comme j’en ai conclu que les pages que j’ai sautées étaient du même genre, je ne le regrette pas.

La 4e de couverture est accrocheuse mais je n’ai pas trouvé le contenu annoncé comme drôle et inoubliable. Autant dire que je n’ai rien compris des intentions de l’auteur et que sa prose ne m’a pas du tout intéressée. Et pourtant l’auteur a fait des efforts en variant le style de ses chapitres : dialogues ou monologues en langage de différents niveaux, récits, langage parlé, ...

Une belle femme de 24 ans au père richissime mais qui est standardiste chez un éditeur d’âge mûr jaloux dont elle est la maîtresse, son arrière-grand mère qui disparaît de sa maison de retraite avec d’autres résidents, un chef d’entreprise que sa femme a quitté et qui veut grossir pour absorber le monde, un psychanalyse dont les patients sont dans un fauteuil sur rails et qui soigne la plupart des protagonistes. Et il n’y a pas que les esprits qui dysfonctionnent, les lignes de téléphone aussi s’emmêlent car leur chaleur ambiante atteint celle du corps humain !

IF-0912-3952

Éclectique

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 13 septembre 2012

Ce roman a été écrit à 24 ans par un génie aux prises avec la dépression qui s’est finalement suicidé en 2008. Si la folie contagieuse et la passion pour l’ironie de l’auteur fait souvent sourire, l’envergure du récit et ses inégalités est tout autant assommante.

Wallace cherchait à réinventer la forme du roman. Ceci est évident par l’utilisation de nombreuses voix et différents moyens pour faire avancer son histoire. Mais, je ne suis pas friand de romans ‘expérimentaux’ et je me suis lassé au milieu, un peu perdu et sous l’impression de tourner en rond.

Comme c’est souvent le cas pour les pavés, je suis convaincu qu’un resserrement de tout ça aurait donné une œuvre majeure.

Un roman foisonnant

7 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 28 août 2012

Lenore Beadsman est la jeune fille autour de laquelle gravitent de nombreux personnages. Elle est la fille du gérant de Stonecipher Baby Food, entreprise qui permet aux bébés de s'exprimer plus tôt. Elle ne travaille pas pour ce riche homme, mais pour Rick Vigorous, un éditeur qui ne publie pas grand chose ! Le salaire de Lenore n'est pas mirobolant, mais là n'est pas le problème. Son arrière-grand-mère a disparu. Le premier élément troublant de ce roman est que la disparue porte le même nom et prénom que l'héroïne Lenore Beadsman. La jeune femme n'aura de cesse de vouloir retrouver l'aïeule, comme si elle courait après sa propre identité ... Autre problème, elle a pour petit copain son chef, ce qui fera jaser ... Autre problème, sa perruche parle et répète ce qu'on veut bien lui apprendre ... Les problèmes ou complications ne cesseront de s'enchaîner comme le lecteur le découvrira lui-même en lisant ce roman.

Cette oeuvre est d'une extrême richesse et sa structure ne peut que déconcerter. Il faut vraiment rester concentré pour identifier correctement qui parle. David Foster Wallace, présenté comme un écrivain prodige, mort trop tôt, proche de Thomas Pynchon, ne cherche pas à rendre la situation du lecteur confortable et alterne les formes et les registres de langue. Le lecteur lit aussi bien des dialogues assez proches des sitcoms américains que des retranscriptions d'un mariage, d'émissions de télévision où la perruche semble porter la parole divine, des entretiens chez le psy, des histoires que l'éditeur reçoit et nous lit ou raconte ... L'oeuvre est véritablement hybride, mais le lien entre ces séquences textuelles est Lenore.

Le roman est inégal. Certains passages sont vraiment comiques ( scènes chez le psy, l'intrusion de la perruche dans la conversation que Lenore tente de mener avec une amie ... ) et certaines scènes sont touchantes et très sombres. Certains passages cherchent à faire réfléchir le lecteur, comme par exemple la maigre frontière entre le personnage et la personne, le pouvoir des mots selon l'arrière-grand-mère ... Et parfois l'ennui se fait sentir, mais très vite maîtrisé par des dialogues emportés.

Je ne regrette absolument pas d'avoir lu ce roman. J'ai longuement craint qu'il ait des allures de sitcom par certaines dialogues, mais l'écrivain a intégré parodie et satire plutôt habilement. Même les digressions ont un sens dans l'économie du roman, mais il faudra parfois les interpréter.

Un roman original, déconcertant, qui demande cependant une attention soutenue et pas mal d'efforts pour entrer dans l'univers de cet écrivain !

Déjanté

1 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 30 mai 2012

«Ca ne veut rien dire. C'est peut-être irrationnel et stupide. »
Cela commence par l'histoire de Lenore Beadsman, 2° du nom. Lenore est réceptionniste dans une obscure maison d'édition, riche héritière surdiplômée très névrosée.
Son arrière grand-mère a disparu de la maison de retraite avec une vingtaine d'autres personnes, on pense alors qu'on va s'orienter vers une histoire un peu à la manière de Jonas Jonasson dans « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire »... mais non.
On va aussi rencontrer le chef et « amant » de Lenore, Rick Vigorous et ses problèmes sexuels, le directeur de la maison de retraite qui sort avec une poupée gonflable, la famille de sa sœur jouant une pièce de théâtre avec des masques les représentant, un milliardaire obèse qui veut envahir l'univers avec son énorme ventre, Jay, le très spécial psychiatre commun à Lenore et son ami, une certaine Patrice Lavache et même le perroquet Vlad l'Empaleur qui se met soudain à parler, peut-être après une prise de LSD (et j'ai arrêté ma lecture au tiers du livre!)
Sont intercalées les histoires aussi abracadabrantes que le récit lui même, reçues ou inventées par Rick pour plaire à Lenore.
Bref, après un persévérance de 250 pages et avoir appris pourquoi ce livre portait ce titre, j'ai abandonné. Pourtant la quatrième de couverture annonçait un roman : « drôle et puissant, d'une liberté réjouissante »
Impossible pour moi d'adhérer à cette logorrhée, cet univers décalé, foisonnant et souvent très vulgaire.

Très étrange et très ennuyeux

4 étoiles

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 68 ans) - 6 février 2012

C’est l’histoire de Lenore.
Lenore, son arrière-grand-mère (elle aussi prénommée Lenore), sa sœur, son frère (et sa jambe artificielle), sa famille (riche), son travail (standardiste), son perroquet (qui devient soudain volubile), son amant –et patron- Rick Vigorous, son psy (et celui de son amant) le docteur Jay, et quelques autres personnages plus ou moins secondaires.
Un désert artificiel (où il y a foule).
Des lignes téléphoniques (qui se mélangent).


Il y a (plus ou moins) un début et un milieu à cette histoire, mais pas de fin. Si vous voulez savoir où est partie la grand-mère de Lenore, disparue de sa maison de retraite, ainsi qu’un certain nombre d’autres personnes, résidents ou employés, renoncez tout de suite, vous ne le saurez jamais, ce livre finit en queue de poisson.

Et pourtant, par moments, ce livre est prenant …

Ah oui, le titre : la fonction du balai. Tous les détails p191. Le plus important est-il le manche ou la brosse ? Tout dépend de la fonction du balai : balayer ou casser une vitre…
Je n’ai pas compris le lien, si lien il y a, avec le reste du livre.

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