Quai d'Orsay Tome 1 : Le Conseiller
de Abel Lanzac (Scénario), Christophe Blain (Scénario et dessin)

critiqué par Lu7, le 2 février 2011
(Amiens - 38 ans)


La note:  étoiles
Mais qui est Taillard de Vorms ?
Un jeune et brillant thésard, Arthur Vlaminck, est recruté par le ministre des affaires étrangères français, Alexandre Taillard de Vorms, pour s'occuper, au sein de son cabinet, des langages. Ou encore, comme ironise sa petite amie, pour devenir le scribe du pharaon.

Cette bd nous plonge au sein du cabinet du ministre, une vraie galerie de personnalités aussi différentes les unes des autres, mais qui partagent un point commun : tous se demandent comment interpréter le verbiage visionnaire du ministre, dont l'ambition est clairement de sauver le monde et de faire régner la paix.

Bd autobiographique, où l'on reconnaît clairement le Dominique de Villepin de l'époque Chirac-Raffarin, et où l'on se retrouve, comme Arthur, subjugué par ce ministre mégalo, imbu de lui-même, mais aussi grandement influencé par les philo-penseurs de son temps, seule catégorie de personnes qui semble trouver grâce à ses yeux.

Etant une lectrice très occassionnelle de bd, je ne saurais pas tellement commenter le dessin, si ce n'est pour dire qu'il permet de préciser parfaitement les personnages, leur caractère soumis ou dominateur, leur flegme ou leur impatience.
Intéressant 7 étoiles

Créer une bande dessinée des aventures de fonctionnaires du Quai d'Orsay est à la base très original. S'y ajoute l'inspiration de personnages célèbres (De Villepin par exemple). Cela permet d'obtenir un très bon album rythmé et original. Une bonne réussite.

Vinmont - - 49 ans - 5 janvier 2020


Stabilo boss 8 étoiles

Lorsqu’on lit ce livre après avoir vu Quai d’Orsay qui en est tiré, on a l’impression de lire le story-board du film. On mesure aussi la performance du dessinateur qui crée en quelques coups de crayon une caricature plus vraie que nature et celle de Thierry Lhermitte et Niels Arestrup qui incarnent à la perfection cette caricature de ministre et de son imperturbable directeur de cabinet.

Cette BD est très réussie, drôle grâce à ses personnages principaux ; le ministre, véritable tyran pour ses collaborateurs, pleins de manies et de passions (Demosthène, les stabilo et les Nobel) son dircab, efficace et d’une sainte patience, les conseillers qui se tirent la bourre... Une belle réussite.

Guigomas - Valenciennes - 54 ans - 5 novembre 2014


La diplomatie, une affaire de langages… 9 étoiles

Cette bédé fut pour moi l’occasion de découvrir le talent de Christophe Blain, dont je trouve que le style minimaliste est utilisé ici à très bon escient. S’il a une façon bien à lui de représenter les gestes et les démarches, on sent qu’il s’est particulièrement délecté en croquant ce Taillard « de Villepin » de Vorms, avec ses grands gestes tournoyants et ses immenses mains hyper expressives, où sont contenues toute la démesure et l’impétuosité du personnage. Quant à son visage, profilé comme une fusée et surmonté d’un corps imposant qui évoque parfois une sorte de prince des ténèbres, c’est du grand art en matière de caricature : malgré un minimum de détails, on le reconnaît tout de suite le Galouzeau ! La mise en couleurs est sobre et élégante. Le format consiste en une suite de petites saynètes bénéficiant tout de même d’un certain ordre chronologique, où évolue une galerie de personnages de façon très réaliste. Et pour cause… la bédé est inspirée de l’expérience de Lanzac au Quai d’Orsay. Quant aux dialogues, ils sont truculents et inspirés, et les situations sont souvent très drôles, avec de nombreux recours métaphoriques bien sentis (Le Minotaure, Star Wars et le côté obscur…). Il faut dire que le personnage du ministre y est pour beaucoup !

Pour le reste, cette plongée dans les coulisses de la diplomatie est aussi passionnante que jubilatoire, on apprend beaucoup et on a vraiment l’impression que, même si cela reste de la caricature, les situations décrites se sont vraiment produites. Une belle réussite, entre récit autobiographique et documentaire, qui confirme que la BD politique a trouvé sa place, dans le sillage de « la Face karchée de Sarkozy »…

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 4 juillet 2012


Un ministre mégalo 7 étoiles

Le jeune Arthur Vlaminck est recruté par Taillard de Vorms, le ministre des affaires étrangères. Il devra lui servir de plume, c'est à dire lui rédiger ses discours. Mais il ne sait pas dans quelle galère il est tombé. Taillard de Vorms n'est jamais satisfait de ce qu'on lui propose. Il lui fait recommencer sans cesse sa copie.
Cette bande dessinée originale a le mérite de nous faire pénétrer dans les coulisses feutrées d'un Ministère au fonctionnement relativement opaque. Pure décalque et surtout caricature d'un homme politique bien connu, D de V, pour ne pas le nommer, le personnage de Taillard de Vorms, mégalomane grandiloquent, atrabilaire et caractériel, mérite à lui seul le détour. Le lecteur termine se livre assez peu rassuré. Si cette histoire est basée sur une observation objective et pas trop caricaturale, les Français peuvent avoir du souci sur le sérieux et le professionnalisme de leurs dirigeants politiques. Edition de qualité. Dessins un peu naïfs, mais soignés quand même. Intéressant.

CC.RIDER - - 66 ans - 9 mai 2012


Villepin en fada vibrionnant 8 étoiles

Le Ministre des Affaires étrangères agite ses bras immenses, change d'avis comme de chemise, veut faire de l’esbroufe pour marquer les esprits, du lyrisme pour impressions les acteurs des relations internationales. Le jeune doctorant, fraichement recruté à sa botte, en pâtit.
Ce dictateur d'opérette à la tête d'une chancellerie fait rire par son autoritarisme burlesque, et rire jaune, quand on pense qu'il s'agit, ou peut s'agir, d'une caricature inspirée du personnage politique bien connu, devenu Premier ministre par la suite.
C'est drôle et jubilatoire, et il est soulageant de se dire que tous les Ministres ne soient pas comme ça.

Veneziano - Paris - 46 ans - 14 janvier 2012


pas mal 7 étoiles

Les critiques consacrées à cette BD sont toutes très positives. Pour ma part j'ai beaucoup aimé cette ambiance "guignols de l'info" mais la répétition des mêmes gags m'a lassé.

Yeaker - Blace (69) - 50 ans - 25 février 2011