Mes bouteilles à la mer contenaient des tempêtes
de Monique Thomassettie

critiqué par Sahkti, le 30 janvier 2011
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Tempêtes menant à l'ascension du monde
Quel joli titre que celui-ci !
A la hauteur du recueil poétique qu'il abrite.

Dans cette chanson de geste, Monique Thomassettie revisite le mythe d'Icare, qu'elle poétise à travers le personnage d'Icarielle. Icarielle qui chute aussi, à sa façon, mais décline une vision du monde plus large que celle de son illustre inspirateur. Plus large et plus humaine aussi. Icarielle est mythe, Icarielle est femme, faire de rêves mais aussi d'interrogations, d'errances et d'espoirs.

"Rouge velouté
Un soleil brillait
Sans blesser le regard

Au coeur de la vaste cible céleste
L'astre aimanta
Le fin corps d'Icarielle

Flèche
Elle voulut s'y planter

Et se planta !"
(page 14)

Ce mélange entre une héroïne humanisée et un héros féminisé prend des saveurs étonnantes sous la plume de l'auteur, décidément de plus en plus à l'aise dans la libération de ses mots et des ses émotions. Celles-ci se font amples, belles, riches en portes ouvertes vers un imaginaire foisonnant d'êtres en création, d'existences en devenir.
Dédale n'est pas en reste, il tente de nous perdre. A nous de créer nos repères, de construire nos vies en espérant qu'elles seront empreintes de la même force et de la même douceur que l'auteur insuffle à ses poèmes.
Et une fois encore, Monique Thomassettie nous entraîne sur des voies inconnues, sur des routes mystérieuses que nous n'aurions peut-être pas empruntées sans un petit coup de pouce de sa plume qui nous les rend attirantes et dépasse toutes limites du genre. Ses mots fredonnent, ils nous emmènent vers la rêverie, vers la réflexion. A nous ensuite de dessiner une autre réalité grâce à cela.