Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire
de Florent Couao-Zotti

critiqué par CC.RIDER, le 26 janvier 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Roman noir
A Cotonou (Bénin), le cadavre d'une prostituée est retrouvé atrocement torturé et mutilé. Cette ancienne miss a été victime d'un gang spécialisé dans toutes sortes de trafics dont celui de cocaïne, dirigé par Smaïn un homme d'affaires libanais que la morale n'étouffe pas. Ce dernier veut absolument mettre la main sur une valisette de « poussière d'ange ». Il doit négocier l'échange avec Sylvana, dite la Tigresse, une autre prostituée qui lui réclame une forte somme. Mais tout va se compliquer avec l'arrivée d'un détective privé en quête d'une affaire rentable, de deux policiers intègres, ce qui est une rareté en ces lieux et de Rockya une autre prostituée amie de la victime.
Un roman noir écrit par un jeune auteur béninois qui a quitté son métier d'enseignant pour se consacrer uniquement à l'écriture. Bien que se déroulant dans un milieu assez particulier, l'intrigue n'a en soi rien de bien original. Les personnages sont terriblement stéréotypés au point de tourner à la caricature et même de sembler totalement improbables. Nettement plus intéressantes sont l'ambiance des bas quartiers de Cotonou faite de violence, d'égoïsme, de haine et d'absence de respect humain et surtout le style particulier de cet auteur manifestement pas très à l'aise dans le polar. Un certain humour, une gouaille, un regard détaché et quelques formules amusantes comme ces têtes de chapitre en forme de proverbes africains : « Le coassement de la grenouille n'empêche pas l'éléphant de boire » ou « Tous les coqs qui chantent ont d'abord été des oeufs » ou encore « Si tu as échappé au crocodile en te baignant, prends garde au léopard qui t'attend sur la rive » etc... On regrettera l'utilisation importante de mots de dialectes locaux pas tous traduits dans le glossaire en fin de volume. Un peu ennuyeux pour les pauvres lecteurs « batouré ».