La source chaude
de Thomas McGuane

critiqué par Jules, le 28 mars 2002
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un livre qui ne manque pas d'humour...
Ce livre de McGuane a un point commun avec « Rien que du Ciel bleu » En effet, il y marque la même dérision pour ces hommes qui ne pensent qu'à faire fortune.
Lucien Taylor n'a que cela à l’esprit, ainsi qu'à se compliquer la vie avec deux femmes : la sienne et une seconde.
Il ouvre un établissement thermal et rencontre immédiatement le succès. Enfin la réussite tant attendue est là et il s'agit maintenant de la gérer ! Là, tout va un rien se compliquer car cela prend beaucoup plus de temps que prévu et n’en laisse que bien peu pour ses autres obligations.
Et puis, jouer à l’homme d’affaires demande un certain type de comportement et, quand ce n’est pas naturel, il s’agit de l’acquérir quand on veut « avoir l'air » et être considéré comme tel par le reste de la communauté.
Et puis, est-il heureux de ne plus être avec sa femme ?. Quand elle lui demande s'il a toujours son ancienne passion pour elle, il répond que oui et elle poursuit : « C’est formidable pour toi, dit-elle. Avoir une passion dans la vie. Un vieux béguin qui ne meurt jamais, c'est comme ces saletés de grosses godasses anglaises que les riches portaient autrefois. L'illusion d’une vie éternelle. »
Tout installé qu'il sera dans son succès, il n'en restera pas moins dévoré par ses souvenirs heureux de voyages faits avec sa femme. Mais l’engrenage est en route, et puis il est aussi devenu une personnalité importante !…
McGuane va se moquer de Lucien Taylor, victime de son arrivisme, que certain qualifieront d’
« américain », alors qu’ils sont bien loin d'en avoir l’exclusivité. Molière ne nous en a-t-il pas déjà parlé dans « Le bourgeois gentilhomme » ?
L’auteur adore se moquer des travers de ses concitoyens et surtout de ceux qui sont dévorés par l’ambition et le succès financier. Cela ne l'empêchera pas d'égratigner au passage l'ensemble de la société dans laquelle il vit. C’est d’ailleurs pour la fuir qu'il vit au Montana où il se livre à ses deux passions : la pêche à la truite et le dressage des chevaux sauvages.
Si j’ai bien aimé ce livre, je maintiens cependant, qu’à mes yeux, « L’homme qui avait perdu son nom » est son meilleur.