Varlot soldat
de Didier Daeninckx (Scénario), Jacques Tardi (Dessin)

critiqué par Nothingman, le 5 janvier 2011
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Dans l'horreur et l'absurdité des tranchées
« Je me souviendrai toujours du 27 avril 1917, et pas seulement parce que c’était le jour de mes vingt ans. Ce matin-là, c’était des vies qu’on soufflait à la place des bougies »
En deux phrases seulement, le décor est planté. Dans les tranchées de l’horreur, les soldats français attendent pour monter à l'assaut au coup de sifflet, Une véritable boucherie de laquelle peu réchapperont. Varlot se retrouve seul avec 3 compagnons dans un trou d'obus. Le dénommé Griffon disjoncte et se tire une balle dans la tête. Varlot prend la dernière lettre adressée à sa femme et va, après maintes péripéties, essayer de lui remettre en mains propres.
Ceux qui ont lu « Le Der des ders », publié en 1997 par Daeninckx et Tardi chez Casterman, se souviendront de Varlot, détective privé menant l’enquête dans le Paris de En 1999, ces deux auteurs remettent le couvert et proposent de découvrir ce qu'il lui est arrivé pendant le conflit 1914/1918, qui l'a choqué.
Tardi va adopter une mise en page de deux cases par page.
Ce qui rend hommage aux dessins de Tardi.
Tardi ne nous épargne rien en quelques pages : la boucherie des tranchées, les pelotons d’exécution franco-français, certaines femmes qui, derrière le front, s’envoient en l’air avec l’ennemi. « Varlot Soldat » (L’Association) est un petit opuscule (38 pages et se lit en moins d’une heure. Mais l’oeuvre, tant par le dessin que par le message, est intéressante, à ranger, dans sa bédéthèque, à côté de "C'était la guerre des tranchées" et des deux tomes extraordinaires « Putain de guerre » réalisés avec la complicité de Verney.