Climbing Mount Improbable
de Richard Dawkins

critiqué par Oburoni, le 29 décembre 2010
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Du haut des montagnes
C'est fou le nombre de gens qui ne comprennent toujours pas les principes de bases de l'évolution. Beaucoup en effet y voit un processus plus ou moins "guidé", disons impliquant une notion de progrès indissociable d'un dessein. Le célèbre biologiste anglais Richard Dawkins, grand pédagogue et vulgarisateur, revient donc à la charge avec "Climbing Mount Improbable", un livre simple que l'on ne saurait que trop conseiller à ceux qui voudraient mieux saisir ce processus biologique révolutionnaire, pourtant encore mal compris.

Je dis "revient à la charge" parce qu'en fait il rebondit ici sur un autre de ses ouvrages, "L'Horloger aveugle", publié dix ans auparavant mais avec le même objectif, duquel il reprend d'ailleurs les arguments principaux, reformulés et illustrés avec de nouveaux exemples.

Le lecteur qui ne serait pas un fan du bonhomme se contentera donc largement de l'un ou l'autre livre; le choix dépendant de la démarche avec laquelle vous vous sentez le plus à l'aise : "L'Horloger aveugle" était une attaque frontale contre l'idée de dessein intelligent, un athéisme clairement exposé, celui-ci se veut moins radical, dans un style plus ouvert. Bien sûr les faits, exposés simplement, mènent toujours à la même conclusion regardant ce dessein, mais cette conclusion n'est pas une gifle constamment balancée à la figure du lecteur, elle s'impose d'elle-même, doucement, page après page. Le style est différent, mais l'approche reste toutefois identique : l'utilisation d'une métaphore pour expliquer son sujet. Ici il utilise en effet l'ascension d'une montagne, progressivement, pour illustrer le gradualisme qui fait l'essence du processus. Les toiles d'araignées, la capacité de certaines espèces à voler et l'oeil, par exemple, sont autant de sommets sur lesquels cette ascension nous mène et du haut desquels l'évolution apparait dans toute sa simplicité. Défendant au passage sa théorie du géne égoïste, il se permet même de reprendre les modèles informatiques développés pour "L'Horloger aveugle" afin, non seulement, de simuler la sélection naturelle mais aussi (et non ce n'est pas un paradoxe) d'exposer clairement ce qui la différencie d'une sélection guidée par un dessein.

"L'Horloger aveugle", donc, mais plus facile à digérer pour ceux effrayés par un athéisme "coup de poing".