An Introduction to Sociolinguistics
de Janet Holmes

critiqué par Oburoni, le 27 décembre 2010
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Sociolinguistique ?
Janet Holmes est professeur de Linguistique à l'Université Victoria de Wellington (Nouvelle-Zélande). La sociolinguistique est l'un des domaines de la linguistique, dédié principalement à l'étude des rapports entre langage et société.

Un champs d'étude auquel ce livre, agencé comme un manuel d'école pour étudiants en la matière mais destiné aux lecteurs lambdas, se veut une introduction. Une telle approche, scolaire, aurait pu former un bon balayage académique du sujet, un moyen de l'introduire en étant sûr que le lecteur novice ne manque rien des notions clés. C'est pourtant raté.

Le but de base est bien sûr suivi : des concepts sont définis, expliqués et illustrés à l'aide d'exercices avec corrigés qui permettent d'en assimiler la pertinence. Seulement voila, ces exercices sont trop nombreux et, même en les survolant le fait qu'ils soient indissociables du reste du texte en alourdit sérieusement la lecture. Vous pensez ne vous attarder que sur ceux concernant les notions qui vous intéressent le plus, pas de bol, il faudra vous les taper tous (ne serait-ce que les lire à l'arrache) pour suivre le livre. Une plaie plus qu'un plaisir dont, gavé, on ne retiendra pas grand chose.

Le tout est en plus sérieusement embrouillé, les problèmes propres aux sociétés multilingues venant s'intercaler en plein (et longuement) entre les facteurs sociaux affectant notre manière de parler et les préjudices que cela entraine, et de la diglossie on passe soudain au problème de la mort de certaines langues avant de revenir brutalement à la différence entre pidgins et créoles. Un style sans queue ni tête, qui saoule très vite.

En fait je n'y vois qu'un seul bon point : elle nous présente, rigoureusement, les travaux de chercheurs en la matière, des dialectes sociaux et géographiques aux différences de langage entre hommes et femmes, du bilinguisme/multilinguisme au langage des médias etc... Un bon point, certes, mais achète-on un livre pour sa bibliographie ?