Vidocq
de Éric Perrin

critiqué par Otbest, le 17 mars 2002
(Bruxelles - 68 ans)


La note:  étoiles
Une vie bien remplie !
Quelle invraisemblable vie que celle de Vidocq ! Dès son plus jeune âge il côtoie les milieux malfamés d’un Paris dangereux. Il sera escroc puis faussaire pour ensuite devenir le roi de l'évasion car forcément vu son emploi du temps, ses bureaux sont plutôt du côté des prisons. Cheminement logique que celui qui entraînera notre Vidocq vers les bagnes. Mais là aussi, il prend la clef des champs quand cela lui convient. Vidocq a donc appris le langage des truands, leurs manières, leurs noms, leurs cachettes, leurs réseaux. Il est le héros de ces truands puisque Maître de l'évasion. Vidocq passera subitement la barrière qui sépare la pègre de la police. Il mettra ses « connaissances » au service de la Sûreté dont il deviendra le chef. Ses succès sont immédiats et lui attireront bien sûr la haine de ses anciens compagnons mais aussi la jalousie d’une police incapable à rendre Paris sécurisante. Vidocq passera de la Royauté à l’Empire pour repasser à la Royauté et mourir sous Napoléon III. A chaque fois, il aura tiré son épingle du jeu tout en gardant le mystère autour de son personnage. Il aura côtoyé les plus grands de la pègre comme les plus grands de la politique.
Le livre n'est pas un document romancé de la vie de Vidocq. Il s'agit essentiellement d’un ouvrage historique qui retrace la vie de Vidocq à travers quelques-unes de ses péripéties les plus marquantes. L'auteur se servira pour écrire son livre de documents réels et disponibles. L'auteur a certainement voulu d'une manière très pragmatique mettre bout à bout une série d'évènements dont Vidocq est ou a été l'acteur principal. Malgré cette connotation historique, ce livre se lit facilement tant le personnage est extraordinaire.
Dernière information : Balzac, qui a très bien connu Vidocq, s’est inspiré de lui pour créer son personnage Jean Vautrin ; Victor Hugo a fait la même chose pour son Jean Valjean.