Cosima la sublime
de Françoise Giroud

critiqué par Jefopera, le 20 novembre 2010
(Paris - 59 ans)


La note:  étoiles
L'Egérie de Wagner
Fruit de la liaison extra-conjugale de Franz Liszt et de la comtesse Marie d'Agoult -virago qui écrivait sous le nom de plume « Daniel Stern », Cosima épouse en 1857 un des élèves les plus doués de son père, Hans von Bülow, futur grand chef d'orchestre.

C'est von Bülow qui la présente à Richard Wagner, de vingt-quatre ans plus âgé qu'elle et lui-même déjà marié. Une liaison commence en 1862, et en 1866, Richard et Cosima s'installent au bord du lac des Quatre Cantons à Tribschen, dans une villa mise à leur disposition par le roi Louis II de Bavière, ami et protecteur de Wagner. Cosima, qui se sépare de von Bülow en 1867, donna à Richard trois enfants avant qu'ils se marient le 25 juillet 1871. Richard meurt le 13 février 1883.

Gardienne du temple autoproclamée, Cosima reprend d'une main de fer la gestion du Festival de Bayreuth, pratiquement jusqu'à sa mort, en 1930. elle avait 92 ans.

De 1869 à 1883, elle tint un journal de leur vie commune, dans lequel Françoise Giroud a beaucoup puisé pour cette biographie plutôt réussie. Style sec, rapide et nerveux, sens de la narration fluide et dynamique, on reconnait d'emblée la patte de la Giroud.

Les spécialistes du sujet n'apprendront sans doute pas grand chose et s'en iront vers les pavés indigestes et soporifiques écrits par les musicologues. Mais tous ceux qui ont envie de découvrir la vie de cette femme hors du commun et dont la lecture est avant tout un plaisir aimeront certainement ce livre sans prétention mais très agréable à lire. Un seul regret : que la période postérieure à la mort de Wagner soit traitée aussi vite, expédiée presque. Il est vrai que, totalement désespérée, Cosima ferma définitivement son journal le jour du décès de son génial époux.