L'impératrice rouge, tome 1 : Le sang de Saint-Bothrace
de Jean Dufaux (Scénario), Philippe Adamov (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 10 mars 2002
(Vaulx en Velin - 50 ans)


La note:  étoiles
Une BD qui sent le russie
Curieux scénario. Dufaux mêle aspect historique et imagination débridée au sein d'un univers original : ça ressemble à l'URSS, mais avec un empereur et une impératrice qui se disputent impitoyablement le pouvoir. Point de Staline, donc. Une référence à Trotsky peut laisser croire qu'on est dans le futur, que la révolution de 1917 a bien eu lieu. Mais Dufaux ne veut pas s'engouffrer nettement dans la brèche de l'uchronie : on est plutôt dans un univers parallèle improbable. C'est dommage.
Mais surtout, l'intrigue laisse perplexe. Vous avez intérêt à être amateur d'embrouille machiavélico-politique car c'est le pouvoir qui est l'enjeu de cette histoire. Ce n'est pas un thème qui m'attire beaucoup mais quand c'est bien fait (les premiers tomes de "XIII"...) j'adhère sans retenue. Ici, ce n'est pas le cas. Dufaux pimente son histoire par des scènes de violence et de sexe qui paraissent un brin gratuites. Les quatre planches consacrées aux ébats amoureux de l'impératrice et de Vladimir, avec images et textes très explicites (planche 39 surtout), ne font guère avancer le récit mais contentent sûrement le fripon qui sommeille en chaque lecteur. Adamov s'en donne à coeur joie, dans un style graphique très (trop !) proche des célèbres "Eaux de Mortelune". Dessin satisfaisant, mais pas surprenant pour un sou.
Je n'ai pas accroché à ce premier volume. Pour lire un Dufaux récent plus réussi, préférez "Niklos Noda" à cette "Impératrice rouge" trop ou pas assez ambitieuse.