La Digue
de Eric Corbeyran (Scénario), Alfred (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 10 mars 2002
(Vaulx en Velin - 50 ans)


La note:  étoiles
Plongée dans un univers de doux dingues
Accusé d'outrage aux bonnes moeurs pour avoir chantonné "la digue la digue" dans un monde où cette construction est un sacro-saint repère pour la population, un jeune homme doit partir à l'aventure pour retrouver un message perdu. Il découvre un monde étrange, peuplé d'illuminés en tous genres ou de charmantes demoiselles. L'une d'elles l'accompagne dans sa quête et lui ouvre peu à peu les yeux sur l'absurdité de la société dans laquelle on les fait vivre...
Petit format (16x23) pour cet étrange récit. Le prolifique Corbeyran y dévoile son amour pour Kafka ou Terry Gilliam ("Brazil" notamment) avec un récit doucement dingue. Il y a de bonnes idées là-dedans, on accroche facilement au scénario. Le dessin n'est pas mauvais mais je trouve le choix du noir et blanc surprenant car certaines cases paraissent vides et l'utilisation du noir est imparfaite à mon avis. Simple choix économique, alors (120 pages, c'est long, c'est cher...) ? Difficile à dire, mais n'est pas Comès ou Rosinski qui veut. Cela dit, le trait est assez original et Alfred a le goût du détail et de la minutie.
En dehors de cette réserve sur le choix du noir et blanc, "La digue" est un album attachant et original qui mérite d'être lu avec intérêt. Et pourquoi pas d'être acheté pour parfaire votre bédéthèque.