L'homme à l'oreille croquée
de Jean-Bernard Pouy

critiqué par Clubber14, le 5 novembre 2010
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Gentillet....
Présentation de l'éditeur:

Les accidents de train, les catastrophes ferroviaires, on lit toujours ça dans les journaux et ça n'arrive qu'aux autres. Mais quand on se retrouve aplati contre une jeune femme, sous quarante tonnes de tôle, pendant cinq heures, le mieux est encore de faire connaissance.

"Ça crée des liens d'être bloqués comme des cons sous 4 000 tonnes de ferraille", pense Marcel, coincé dans l'accident du train Nantes-Menton. À quinze ans, il a peut-être perdu un bout d'oreille, mais il a rencontré Marie-Claude. D'accord, elle lui a croqué l'oreille, mais il est resté collé à elle pendant des heures et en est tombé amoureux. Depuis, il vit avec son souvenir, jusqu'au jour où deux malfrats débarquent dans son village pour lui demander où se trouve la jeune femme. Marcel apprend que Marie-Claude est témoin à charge dans un procès important. Croyant la sauver, il part la prévenir en cachette. Mal lui en prend, car il entraîne les tueurs dans son sillage.


Mon avis :

J'ai retrouvé l'ambiance si particulière à Jean-Bernard Pouy, des personnages ordinaires qui se retrouvent dans des situations extraordinaires, des liens qui se tissent, des rencontres et puis une situation qui, à un moment donné, va donner le go de départ à une formidable poursuite à travers le pays. Ici, le leitmotiv est la fuite d'un homme et d'une femme poursuivis par une horde de macs qui veulent retrouver leur "bien". Les deux protagonistes vont s'enfuir un coup en voiture, puis en train, la cavalcade est longue et soutenue. On ne peut que s'attacher au personnage principal, un jeune homme d'une quinzaine d'années qui tombe amoureux d'une fille qu'il rencontre dans un train. Enfin "rencontre" est un bien grand mot, disons plutôt que l'accident de train va les "rapprocher".

J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman, justement dans le train accidenté, un huis-clos rondement mené. Par la suite, même si le texte est soutenu et qu'on est un peu en haleine, ce roman demeure néanmoins loin des grands romans policiers à enquête ou des thrillers très noirs à tueur glacial. On serait ici plus proche d'un Paul Auster ou d'un Douglas Kennedy que d'un Ellroy ou d'un Lehane mais bon, ce petit roman est une escapade sympathique pour ceux qui apprécient les situations improbables et les rencontres fortuites.