Jolis yeux, vilains tableaux de Mario Vargas Llosa

Jolis yeux, vilains tableaux de Mario Vargas Llosa
(Ojos bonitos, cuadros feos)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre , Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Septularisen, le 27 octobre 2010 (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans)
La note : 8 étoiles
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DE L'ART DE LA CRITIQUE!

Le grand et très influent critique d’art de la ville de Lima, Eduardo Zanelli, connu pour ses penchants homosexuels invite un jeune et beau officier de marine, Ruben Zevallos, rencontré un peu plus tôt lors d’un vernissage, à prendre un verre dans son studio.

Mais alors qu’il espère une aventure érotique passionnante, il découvre bientôt qu’en fait Ruben n’est pas homosexuel, et s’il pense un moment que celui-ci veut le faire chanter, il se trompe, le motif de la comédie de Ruben est la vengeance…

Le puissant cacique du marché de l’art Péruvien, est la cible du jeune marin qui l’accuse d’être le responsable du suicide de sa fiancée, Alicia Zuniga, une jeune femme passionnée par l’art, mais très fragile, qui s’est donné la mort après l’échec de sa première exposition personnelle, échec que le marin impute au très mauvais article du célèbre critique…

Soudain, le marin sort un revolver…

Après le VARGAS LLOSA romancier , on découvre ici les talents d’homme de théâtre du grand auteur Péruvien, dernier Prix Nobel de Littérature en date.

D’abord de quoi nous parle cette courte, mais néanmoins très dense pièce de théâtre?…

Il s’agit en fait ici d’un huis clos entre deux personnages, en effet, toute la pièce se déroule dans l’appartement du critique d’art Eduardo Zanelli, et est un dialogue entre lui et le jeune officier de marine Ruben Zevallos, si ce n’est quelques interventions plus ou moins sporadiques et mystérieuses de la fiancée de celui-ci, Alicia Zunigq, dont on ne comprend pas vraiment la présence si ce n’est qu’il s’agit là des souvenirs de Ruben… ou du fantôme d’Alicia?

La trame mêle subtilement des thèmes classiques, mais toujours passionnants, l’amour, la vengeance, l’exigence esthétique, l’art, le talent, l’honneur, la peur, la lâcheté, la frustration, les codes de la bonne société, le pouvoir de la critique et des critiques…

Tous ces thèmes sont abordés en filigrane, à peine esquissés au cours du dialogue entre le critique d’art et le marin, par Mario VARGAS LLSOSA, de sorte que c’est ensuite au lecteur de se poser les bonnes questions et d’en tirer ses propres conclusions…

Ainsi p. ex. le thème principal qui est la critique d’art et les critiqueurs peut-il être vu dans cette pièce de théâtre de nombreuses façons : qu’est-ce exactement une critique? Le talent est-il un don (inné ou acquis) qui peut se travailler? Qui sont ces gens qui se permettent de critiquer les autres? La critique doit-elle toujours être négative? Y a-t-il de mauvaises critiques? La critique «fait-elle» un artiste? Et peut-elle le défaire tout aussi rapidement? Pourquoi devient-on critique d’art? Un artiste a-t-il toujours besoin d’être talentueux? ...

De longues heures de réflexions pour tous les critiqueurs (amateurs) de ce site…

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Les éditions

  • Jolis yeux, vilains tableaux [Texte imprimé] Mario Vargas LLosa trad. de l'espagnol, Pérou, par Albert Bensoussan
    de Vargas Llosa, Mario Bensoussan, Albert (Traducteur)
    Gallimard / Le Manteau d'Arlequin
    ISBN : 9782070755776 ; 11,60 € ; 04/05/2000 ; 69 p. ; Broché
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