L'eau des collines, tome 2 : Manon des sources
de Marcel Pagnol

critiqué par Lolita, le 4 mars 2002
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Encore un régal!!
Vive les Pagnol!! Je le dis haut et fort!! A chaque fois que je commence une nouvelle lecture c'est un nouvel émerveillement! Comment d'ailleurs ne pas s'émerveiller devant la petite Manon, fille des collines, qui fera tout pour venger la mort de son pauvre père le Bossu, Jean De Florette, le vieux Papet dont dans les dernières pages il devient si attendrissant, le jeune Ugolin, éperdumment fou amoureux de Manon, et tous les autres paysans qui font vivre ce petit village et nous font rêver... l'instituteur, Pamphile, M.Belloiseau... Et puis bien sûr ce cadre magnifique, qui est la Provence... J'admire Pagnol pour ses descriptions si réalistes, et cette intrigue si bien dirigée qui se déroule tout au long du récit... Entre parenthèses, j'ai beaucoup plus apprécié Manon des sources que Jean De Florette... Cependant, il est conseillé d'entreprendre la lecture de ce premier avant Manon des sources...
Bien mais... 6 étoiles

La plume est toujours aussi belle cependant c'est LE roman de Pagnol qui m'a le moins emballé.
Surement cela est du à mon manque d'attachement aux personnages, le Papet mis à part. En effet je les ai trouvés trop caricaturaux mais cela n'engage que moi. Les gentils, à savoir Manon et Bernard l'instituteur sont beaux, cultivés... Les méchants, eux sont vraiment très très méchants, Ugolin est devenu complètement fou, le Papet est un vilain filou...
Du coup même la vengeance de Manon ne m'a fait ni chaud ni froid, quant à son bonheur, idem...
Par contre le roman est tout de même très plaisant à lire, et là encore la chère Provence de Pagnol fait son effet.
Bilan mitigé.

Sundernono - Nice - 40 ans - 2 août 2013


Oedipe à l'envers et en Provence 8 étoiles

On retrouve dans "Jean de Florette" et "Manon des sources" la plume enchantée de Marcel Pagnol, qu'on lit comme on avale un bonbon, avec douceur et délectation.
On retrouve la vie de village, la Provence, et des âmes fortes et bien trempées, chères à l'auteur.
C'est un grand roman, assez intemporel, des grands drames de la vie : celui des projets fous qui broient la vie des hommes, celui des vies brisées par la vie des êtres chers, celui de la jalousie, de l'envie, des amours possibles ou impossibles. Et puis c'est au fond une tragédie grecque, comme un mythe d'Oedipe inversé, qui se révèle à la fin du roman.
Les moeurs des communautés villageoises, repliées sur elles-mêmes, où, comme disait Giono, les vices se combattent entre eux (jalousie, intérêt matériel, lâcheté) et les vertus se battent entre elles sont aussi décrites avec finesse et réalisme.
Et l'on apprend qu'à trop vouloir, on finit pas perdre ce que l'on avait de plus précieux, dont on n'avait pas même conscience.
Le Papet, Ugolin, Jean, Manon ne vous quitteront plus !

Fabrice - - 38 ans - 9 mai 2012


Ensore mieux que le premier tome 9 étoiles

Ce second tome de "L'eau des collines" est encore plus beau que le premier. Les personnages deviennent plus attachants au fur et à mesure qu'ils se rendent compte de leurs erreurs passées. Je trouve aussi que dans ce tome, on sent encore plus l'air de la Provence, les descriptions y sont encore plus belles.
Un véritable chef d'oeuvre de Mr Pagnol.

PA57 - - 41 ans - 5 mai 2012


J'adore 10 étoiles

Quand on le commence, on n'arrive pas à le quitter tellement il est passionnant et bien écrit par un très grand auteur à mes yeux!
et cette histoire passionnante est remplie d'émotion. On peut voir ce que peuvent faire des hommes par envie de tout posséder

Shakespeare11 - - 42 ans - 19 avril 2008


Un oubli 8 étoiles

Voilà un des livres adaptés au cinéma dont le film n'a vraiment pas désservi son auteur ! Pagnol n'aurait pas pu rêver meilleurs acteurs dans leurs rôles qu' Auteuil et Montand... Ils sont grandioses, criants de vérité tous les deux. Auteuil - Ugolin, limite niais, mais pas si niais que cela tout compte fait, un Montand - Papet autoritaire, dominateur, attachant malgré tout et au regard renfermant toute la malice du monde. Puis un Montand terrassé et tellement vrai !

Jules - Bruxelles - 79 ans - 5 mars 2002


Un régal ?... 8 étoiles

Très certainement !... L'écriture est superbe, comme toujours, et l'histoire très bien menée. Ce livre se lit avec passion d'un bout à l'autre tant ses personnages sont attachants. Sont-ils réalistes ?... Oui et non ! Ugolin et le Papet sont de solides crapules quand ils vont enterrer la source du terrain de Jean de Florette. Ils savent qu'ils le condamnent à l'échec. Mais voilà, ils visent le rachat à très bas prix de ses terres... Cela aussi c'est la vie de village ! Ajoutez qu'en plus Jean de Florette n'est, à leurs yeux, qu'un "étranger" et vous trouvez en plus le rejet de l'"autre". Aussi très courant dans les milieux fermés. Des scrupules par la suite ?... Aucun !... Seul l'argent en provenance des oeillets compte, ainsi que la fortune des Soubeiran. Il y a bien réalisme. Mais toute leur lâcheté et leur avarice va se retourner en bloc contre eux. Et c'est surtout le hasard qui va les terrasser ! Et voilà que nous découvrons, comme le dit Lolita, un Ugolin qui nous inspire plus de pitié que de rage. Un Papet qui, de sombre manipulateur de destin, devient touchant au possible. Est-ce toujours aussi réaliste ?... Presque, car cela marche. En tout cas, c'est conforme au mental de Pagnol qui aimait faire sortir ses héros du mal. Il y a de la tragédie grecque dans cette histoire. Le destin abattra le Papet aussi sûrement qu'il l'aura fait pour Oedipe ! Quant aux autres habitants du village, ils savent, mais le Papet est riche et puissant, donc ils se taisent. C'est aussi réaliste car, de nouveau, la victime n'est qu'un "étranger" d'un autre village et sa famille. Ils joueront le rôle du choeur... Et dans la tragédie, c'est souvent le rôle du choeur que de mettre le destin en route...

Jules - Bruxelles - 79 ans - 5 mars 2002