Permettez-moi de ne pas signer
de Djuro Luy

critiqué par Sahkti, le 16 octobre 2010
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
On a volé la Joconde. Et alors ?
La Joconde a été volée. Incroyable, non ? Et pourtant, c'est bien ce qui se passe dans ce récit qui débute avec la rencontre de deux hommes dans un café parisien de la rive gauche. Djuro Luy, écrivain en mal d'inspiration mais sachant plutôt bien écrire, y croise Louis de Boel, ancien haut fonctionnaire dans la police, qui lui raconte toute l'étrange histoire de ce vol. Luy a les mots mais pas les infos, de Boel l'inverse; les deux ne pouvaient que s'entendre.
C'est ainsi que tout débute, avec la narration d'un vol osé et la volonté obsessionnelle d'un ministre de tout cacher au grand public et à la presse. Mais on a beau être ministre, on a tout de même les services secrets sur le dos sans parler de quelques groupes puissants qui vous ont à l'oeil.

L'histoire est par moments un brin tirée par les cheveux mais le rythme trépidant du récit ramasse bien tout cela et le tout se lit avec plaisir. D'autant plus qu'on se dit que finalement, cette histoire de vol est plausible et qui sait si nous contemplons réellement la vraie Joconde au Louvre ? Un point de départ intéressant sur les coulisses du pouvoir et le poids du secret à tout prix, au nom de la réputation de la Nation. L'auteur n'entend pas s'attarder sur les arcanes de la politique et les jeux de dupes qui s'y trament mais tout ceci est suffisamment esquissé dans le récit pour pousser à la réflexion. Au point de se demander qui se moque de qui dans tout ceci et de qui sommes-nous les pions end éfinitive. Car la Joconde c'est bien beau (enfin quoique, question de goûts...) mais sa réputation peut-elle tout justifier. A méditer aussrément et ce roman qui se veut avant tout récit fonctionnel ouvre des portes vers des pensées qui le sont moins.