Palermo solo de Philippe Fusaro

Palermo solo de Philippe Fusaro

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Alma, le 12 octobre 2010 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 10 étoiles
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« Retrouver dans la lumière la beauté d’Ava Gardner »

4e de couverture et extrait du roman :
« Le baron est né à l’aube du XXe siècle. Le baron n’a rien vu, ni rien su de ce qu’était le XXe siècle dans sa seconde moitié.
Le baron est originaire de C. Le baron a dû quitter sa ville natale parce que la Mafia l’a condamné à ne plus y retourner, sauf le 2 novembre, jour de la Fête des Morts.
Le baron est un homme d’honneur , il paie sa dette de sang, il paie d’avoir battu à mort un garçon issu d’une famille d’un autre clan. Le baron vit depuis plus de cinquante ans dans une suite du Grand Hôtel et des Palmes à Palerme, via Roma, à deux pas du port, à deux pas de la mer. »


L’ouvrage est constitué de la double narration de cette réclusion à perpétuité : celle du baron, dans un récit à la 1e personne "Je suis un baron dépossédé, un baron sans fastes, je suis un baron privé de terres, je suis le baron de rien du tout " et celle d’un narrateur extérieur extérieur qui vient confirmer d’une voix neutre ce que le baron vient de raconter , comme pour en certifier l’authenticité.

Des pages blanches traversent parfois le livre, comme pour suggérer qu’il ne se passe rien et pourtant le baron définit sa réclusion comme "un exil doré, intense en solitude, en lectures et en rencontres" . En effet, élargissant progressivement au fil des années son espace de vie, il se hasarde dans le couloir , la terrasse, le bar, le restaurant , accueille à sa table des gens de culture et de spectacle ( La Callas, Burt Lancaster, Philippe Noiret…… entre autres ) et rencontre des femmes, en particulier une mystérieuse femme à la robe rouge , qui lui rappelle Ava Gardner, avec laquelle il partage des moments intenses et inoubliables et dont le souvenir le hante jusqu’à sa mort "J’ai su nourrir mes vieilles années en rêvant à ce que j’avais vécu de plus beau, ces jours ici avec celle que j’ai aimée comme jamais je n’avais été capable de le faire ,et c’est mon emprisonnement qui m’a offert ce cadeau inestimable"

Des pages envoûtantes, aux tournures anaphoriques qui produisent un effet de litanie ou de mélopée , au style incantatoire, qui emmènent le lecteur dans l’univers luxueux de ce palace où le temps semble s’être arrêté ."Je ne suis plus qu’un fantôme qui erre dans les couloirs du grand Hôtel"

Entre histoire réelle et légende, un ouvrage au charme suranné, d’une élégance intemporelle, à l’image du baron , cet homme au costume de lin beige survivant d’une époque révolue, qui, pour les Palermitains apparaît comme une sorte de mythe "Le baron est une rumeur qui circule dans la ville blessée de Palerme."

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