Le petit saint
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 5 octobre 2010
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Bienvenue dans le quart-monde !
L’histoire se déroule à la fin du 19ème dans le quartier de la Contrescarpe, rue Mouffetard. Une mère, Gabrielle, et ses enfants : Vladimir, Alice, les jumeaux roux Guy et Olivier, Louis et une fillette morte en bas-âge. Ils habitent dans une grande pièce où, pour dormir, gisent des paillasses, juste les unes à côté des autres. Un simple rideau sépare les enfants de la mère qui accueille des hommes ; qui restent là un jour, une semaine ou deux mois. Ce n’est pas la grande misère, mais presque : bienvenue dans le quart-monde !
Gabrielle vend, dans les rues du quartier, des légumes, des fruits qu’elle expose sur une charrette à bras. En classe, Louis est le souffre-douleur de ses petits camarades, il se fait taper dessus sans rien dire. D’ailleurs quand on l’interroge sur quoi que ce soit, il répond le plus souvent « non « ou « je ne sais pas « . Pourtant, il ne se plaint pas, il semble même heureux et regarde tout ce qui l’entoure avec curiosité , intérêt. Bientôt, Louis va travailler aux Halles, il y retrouve sa mère, aux petites heures ; il va connaître des femmes et se passionner petit à petit pour la peinture.
Pas d’intrigue policière, - nous sommes dans un de ses romans psychologiques - , on assiste juste aux parcours de toutes ces vies. A plusieurs reprises, Georges Simenon a déclaré que « Le Petit Saint « était le roman qu’il préférait, sans doute le plus personnel. Lors de la sortie du livre, on pouvait lire sur la bande-annonce, : « Enfin, je l’ai écrit ! « . Et effectivement, voilà –encore ! – un qui, parmi ses nombreux ouvrages, est particulièrement attachant.