Zimmer
de Olivier Benyahya

critiqué par Aliénor, le 5 octobre 2010
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Politiquement très incorrect
Une fois n'est pas coutume, j'ai fait pour ce livre un billet en deux temps. Le premier que voici, tout de suite après l'avoir lu:

« Je suis rentré d’Auschwitz le onze avril 1945. Je fêterai demain mes quatre-vingt-deux ans. D’un point de vue strictement juif, je n’ai jamais été plus détendu qu’après Auschwitz ».
Ainsi commence ce premier roman très court - plutôt une nouvelle - d’un jeune auteur qui devrait faire parler de lui. Car ces premières phrases donnent le ton de l’ensemble, et la suite monte en puissance, dans un registre d’une cruauté et d’un cynisme que je n’avais encore personnellement jamais vu dans un roman, à un tel degré.

Car Zimmer est un vieillard indigne, serial killer à ses heures perdues, qui déverse son fiel sur les juifs, les arabes , les jeunes…et Dieudonné. Avec une virulence incroyable et en des termes qui sont bien loin du politiquement correct pour un tel sujet. Zimmer aurait-il perdu la raison dans ce camp de la mort de terrible mémoire dont aucun survivant n’est bien sûr sorti indemne ?

Ce livre peut choquer, peut laisser le lecteur circonspect quant à sa finalité. Mais il ne peut à mon sens laisser indifférent. Ce livre à l'écriture qui claque me plaît car il me dérange. J’attends déjà le prochain roman d’Olivier Benyahya, en espérant qu'il développera cette fois plus longuement son sujet.

J'y ajoute dans un second temps, une semaine après la lecture de ce curieux livre, que j'éprouve tout de même un manque quant à la finalité de cette approche abrupte et somme toute agressive. Au fond je ne comprends pas où l'auteur a voulu en venir, quel était son but, et une fois passé le choc de la découverte, c'est cette question qui demeure. Pourquoi choquer, si ce n'est pour dire quelque chose ? Pour prendre position ?
Pépé flingueur 3 étoiles

En quelques 70 pages, comme un journal intime ou plutôt, je l’espère, l’extrait d’un journal intime, celui d’un octogénaire Bernard Zimmer, Olivier Benyahya nous donne à voir un OALNI, objet à lire non identifié.

Notre papy de 82 ans est juif, rescapé d’Auschwitz, légèrement meurtrier et nous expose la difficulté d’être juif avant la shoah mais aussi après la shoah. Il pose des parallèles sur ce qui fit l’histoire avec notre contemporanéité. Fait des rapprochements avec les émeutes urbaines et ces petits arabes qui en veulent aux juifs, leur en veut sans leur en vouloir vraiment. Il va donc tuer un demi-juif dont les thèses lui font peur et finalement voudrait pouvoir se débarrasser de cette p… de shoah. Il nous la laisse.
Je n’ai pas aimé, je n’ai pas compris ?

Monito - - 51 ans - 10 février 2013