La saga des francs-maçons
de Marie-France Etchegoin, Frédéric Lenoir

critiqué par Le rat des champs, le 3 octobre 2010
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Une fessée à Dan Brown
Frédéric Lenoir et Marie-France Etchegouin semblent éprouver un malin plaisir à suivre la trace des bestsellers de Dan Brown et à lui donner la fessée qu'il mérite pour ses déclarations péremptoires, ses approximations grotesques et ses tentatives de faire prendre au public des vessies pour des lanternes. Après avoir remis les pendules à l'heure à propos du Da Vinci Code, les auteurs nous livrent ici une explication honnête et claire de l'histoire de la franc-maçonnerie depuis ses origines jusqu'à nos jours, sans jamais tomber dans les fantasmes ou l'hagiographie. L'exercice était délicat et difficile et il est remporté haut la main, ce qui n'a rien de surprenant pour qui a déjà lu un livre de ces auteurs. Les manipulations diverses visant à diffamer cet ordre ne sont pas nouvelles, mais de nos jours elles reprennent force et vigueur sur internet. L'antimaçonnisme catholique est placé dans sa perspective historique, avec toutes les explications nécessaires sur l'abbé Barruel et Léo Taxil, notamment. La spiritualité maçonnique est largement expliquée en des termes simples et accessibles.

De nombreuses affirmations extraites du "Symbole perdu" sont démenties preuves à l'appui, notamment celle que parmi les pères fondateurs des États-Unis, une cinquantaine étaient francs-maçons. Faux, il n'y en avait que neuf! Il y a bien d'autres calembredaines semble-t-il dans "le symbole perdu" et notamment l'affirmation répétée que les Francs Maçons boivent dans des crânes comme les vikings dans Astérix ( p. 45 paraît-il). Où Dan Brown a-t-il été chercher cette information, sinon chez Léo Taxil? Symptomatique en tous cas du peu de sérieux de la documentation, prétendument avérée de cet auteur.

Quant à la fameuse (et fumeuse) noétique qui soi-disant s'occuperait des rapports entre la pensée et la physique, elle fait au mieux hurler de rire toute personne ayant un minimum de connaissances scientifiques, elle ne représente qu'un vague délire sur le principe d'incertitude d'Heisenberg.

Bon, je n'ai lu de Dan Brown que le "Da Vinci Code" et "Anges et démons", et comme je n'ai pas eu la moindre envie de me plonger dans ses autres daubes, il m'est impossible de dire si les critiques des auteurs sont justifiées. Il me semble néanmoins qu'elles sont moins sévères que celles touchant au Da Vinci Code, ce qui ne signifie probablement pas que Brown, fidèle à lui-même et à sa méthode d'écriture se soit le moins du monde renseigné pour écrire ses autres bouquins.