L'Amour de la vie, suivi de "Négor le lâche"
de Jack London, Paul Wens (Traduction), Bernard Héron (Illustration)

critiqué par Béatrice, le 30 septembre 2010
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Fort
Ce chef d’œuvre sur 30 pages m’a rappelé Terre des Hommes de Saint-Ex, l’épisode où le pilote et son adjoint sont perdus dans le désert.

« Seul, sans vivres et sans munitions, un homme marche dans le Grand Nord canadien. S’il veut sauver sa vie, il doit marcher, toujours marcher, en espérant atteindre l’océan Arctique où, peut-être, il sera recueilli par un baleinier » - quatrième de couverture.

C’est fort et il n’y a pas un mot de trop ; hé oui, l’excellence ne tient pas au nombre de pages.

La deuxième nouvelle se déroule en Alaska, il est question de l’affrontement entre les Russes et les indigènes au 19è siècle. Il est question d’un homme accusé de lâcheté par sa femme, et qui fera preuve de courage dans une histoire de vengeance. Mais ici on est loin de la perfection de la première nouvelle.
Jusqu’aux limites de l’endurance humaine. 9 étoiles

Voici deux magnifiques nouvelles de Jack London qui ont pour cadre le Grand Nord.

Dans « l’Amour de la vie », un chercheur d’or est abandonné par son partenaire dans une région septentrionale du Canada, sans armes et sans provisions. Blessé, il doit supporter la douleur, mais aussi le froid et la faim, ses plus implacables adversaires. Dans un style dépouillé, le grand Jack London raconte les souffrances de cet aventurier, jusqu’aux limites de l’endurance humaine. Son désespoir, ses hallucinations, ses derniers soubresauts pour se cramponner à la vie, tout cela est dépeint avec un réalisme âpre et même cruel. Et voilà que dans sa lente agonie, l’homme rencontre un ennemi qui le suit à la trace: un loup malade, aussi faible que lui, mais tout aussi déterminé à vivre. Ce face-à-face, dont un seul être sortira vainqueur, entraîne un retour à l'animalité.

La deuxième nouvelle est une histoire d’Indiens. Nous sommes en Alaska au XIXème siècle. Alors que sa tribu est pourchassée par les Russes, « Négore le lâche » va sacrifier sa vie pour gagner l’amour de sa belle et l’estime de son peuple.

Ces deux récits donnent la mesure du talent de Jack London, immense écrivain qui a lui-même mené une vie aventureuse dans ces régions inhospitalières du globe. J’ai adoré ! Toutefois, ces récits - surtout le premier- ne me semblent pas très adaptés à des enfants de 10-12 ans. Je les conseillerais plutôt à des adultes.

Pierrequiroule - Paris - 43 ans - 1 août 2013