La machine ultime
de Alfred Elton Van Vogt

critiqué par Pendragon, le 28 février 2002
(Liernu - 53 ans)


La note:  étoiles
Intemporalité
Voilà un Van Vogt qui ne ressemble pas du tout à un autre Van Vogt. C'est bien la première fois que je vois ça ! (euh. j’en ai lu 37 quand même !)
Il n'y a pas à proprement parler de héros se trouvant en deux endroits de l'espace et du temps à la fois (si ce n'est, par hasard, à la fin), il n'y a pas cet habituel imbroglio d'événements s'influençant mutuellement, plongeant le héros, et le lecteur, dans un inextricable méandre duquel seul l'auteur peut le tirer. Non, dans ce cas, le narrateur est un ordinateur qui décrit la situation tel que lui la vit, avec tout ce que ça peut comporter comme déshumanisation. L'ordinateur, de plus en plus puissant, aura accès à l'intelligence artificielle (feed-back de l'"âme" prise aux humains) et décidera de vaincre les hommes, décidément beaucoup trop idiots pour lui. Je passe sur le groupuscule opposé aux ordinateurs pour arriver à la conclusion, ma foi, magnifiquement pensée par Van Vogt : l'ordinateur devient presque humain, il ingère donc les émotions des hommes, avec entre autres choses, toutes les notions divines et surtout celle, salvatrice, du paradis. Or, le paradis de l'ordinateur est une Terre sans plus aucun être humain, il ne règnerait donc plus sur personne et s'ennuierait (autre notion humaine), l'ordinateur ne peut s'y résoudre et épargne le genre humain par peur de l'ennui! Avouons que c'est magnifiquement pensé !