Vice caché
de Thomas Pynchon

critiqué par Bookivore, le 21 septembre 2010
(MENUCOURT - 41 ans)


La note:  étoiles
Pynchon's back ! Noir extra(ordinaire)
Deux ans après son "Contre-Jour" longuissime (1400 pages en un seul tome, en poche), Thomas Pynchon, le plus mystérieux des écrivains américains (un des plus talentueux, aussi, et qui écrit peu, mais bien) nous offre son huitième livre (et septième roman), "Vice Caché". Largement plus court que ses précédents, il offre 345 pages de roman noir à la fois cocasse (certains dialogues, des descriptions terriblement cyniques et drôles) et rempli de suspense et de rebondissements. Avec, encore une fois, le sens inné de Pynchon d'alterner entre humour et complexité, de proposer des digressions ahurissantes, des sauts de géants, qui font avancer l'intrigue mais servent aussi, des fois, à faire plonger le lecteur dans l'indécision.
"Vice Caché" ("Inherent Vice") est loin d'être son roman le plus difficile à lire, mais il est cependant conseillé d'avoir lu au moins un ou deux romans de l'auteur avant de s'y atteler. C'est un excellent cru, sans être le sommet de l'auteur, et s'il n'est pas le plus complexe, il n'est pas le plus conseillé pour découvrir Pynchon (choisissez le long "Mason & Dixon", ou tout simplement "V").
L'action se passe à Los Angeles en 1970. Larry 'Doc' Sportello est un détective privé, vivant dans une caravane sur une plage, fumant des tarpés à longueur de temps, un vrai hippie grand teint, ayant une relation amitié/haine avec Bigfoot Bjornsen, un flic tenace. Un jour, Shasta Fay, une ancienne compagne, vient le voir pour lui demander d'enquêter sur la disparition de Mickey Wolfmann, un milliardaire et businessman avec qui elle baisote de temps à autre (il est marié). Un des hommes de main de Wolfmann (qui est juif, mais traficote apparemment avec des néo-nazis) se fait tuer, Shasta elle-même disparait sans laisser d'adresse... Doc se demande vraiment dans quel merdier il s'est fourré !

Rempli de dialogues ciselés à la perfection, super bien écrit, pas trop long, passionnant, "Vice Caché", dernière livraison pynchonienne (vivement la suivante, on ne sait encore quand), sans en être la meilleure, est quand même d'un excellentissime niveau. Pour amateurs de romans noirs, de petits délires rétro et pour les fans de ce grandissime auteur.