Les années paix
de Michel Claise

critiqué par Ddh, le 18 septembre 2010
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
Pas si paisibles ces années 45/60
Le terme « paix » a pour corollaire « apaisement ». La paix apporte un soulagement, mais ces 15 années belges qui ont suivi 1945 ne furent pas dénuées de confrontations, de souffrance, d’agitation jusqu’à l’indépendance du Congo.
Commencée avec Salle des pas perdus couvrant les années 1935-45, Michel Claise continue sa saga sur la vie des Belges de la Libération à 1960. Le lecteur aspire au troisième tome : Les années d’or suggérées par la dernière ligne du présent ouvrage.
Les jumelles Hélène et Marcelle essaient de se reconstruire une vie après les remous de la guerre. Marcelle brûle les planches du théâtre. Hélène se recompose une vie sentimentale. Mais il y a aussi l’avocat juif David Zimmerman commis à la défense des collabos, les journalistes Charles proche des idées nouvelles non-conformistes et son épouse Marianne qui défend dans ses articles la cause féminine. Jean-Marie également tient la une, cet ex-combattant de la Légion Degrelle dans laquelle il s’était engagé par désespoir et pour fuir et qui redonne un sens à sa vie par son action au « Congo-belge ». L’auteur Michel Claise nous fait revivre les grands moments qui firent la une de nos quotidiens : les procès des collabos et la traque des bourreaux nazis, la guerre de Corée sur un fond de guerre froide, la tragédie de Marcinelle, l’Expo 58, la situation au Congo jusqu’à l’indépendance. Une grande leçon transparaît de ce roman : promouvoir la justice mais pas assouvir la vengeance.
Ce roman touche la ligne claire : pas de descriptions oiseuses, rien que l’essentiel qui recadre le paysage ; la psychologie des personnages est sans détour, ceux-ci évoluent au gré des circonstances. Voilà un roman agréable à lire et qui amène une réflexion sur ce passé pas si lointain mais suffisamment pour pouvoir porter un jugement pondéré.