A Sicilian Romance
de Ann Radcliffe, Alison Milbank (Autre)

critiqué par Antinea, le 18 septembre 2010
(anefera@laposte.net - 45 ans)


La note:  étoiles
Hantise
Un château délabré et perdu dans les paysages sublimes de la Sicile attire l’attention d’un passant qui s’en va étancher sa curiosité auprès d’un frère abbé. Evidemment, un manuscrit écrit par un obscur moine se trouve aux archives du couvent et c’est par sa lecture que nous découvrons les circonstances qui ont forcé l’abandon de la mystérieuse bâtisse…

Il y a bien longtemps vivaient au château un marquis, ses trois enfants et leur belle-mère. Mais la quiétude de cette famille n’est qu’apparente : le marquis souhaite marier sa fille ainée, Julia, au Duc de Luovo, un homme cruel et déjà opportunément veuf à plusieurs reprises. Julia, son frère Ferdinand et sa sœur Emilia, se révoltent contre cette union, attisant la colère du Marquis déjà impatienté par les bruits et les lueurs qui hantent la partie sud de son château.

Cette aile est, bien sûr, condamnée depuis longtemps mais depuis peu elle inquiète : on y entend des murmures, des grondements et on voit parfois passer à ses fenêtres noires une lumière furtive. Ferninand a beau s’engouffrer dans le dédale sombre et délabré, l’aile sud garde son secret. Mais il n’est plus temps de poursuivre les fantômes : le mariage est imminent, il faut sauver Julia ! Ferdinand obtiendra l’aide du dévoué Hippolyte, amoureux transit de sa sœur, dans ses plans pour sauver celle-ci de sa cruelle destinée…

Une Idylle Sicilienne rassemble avec brio tous les clichés du genre : les jeunes femmes fragiles tombant en pâmoison à chaque page, les bandits de grand chemin, les beaux héros, les couvents glauques, les cavernes, les forêts inextricables, les châteaux effrayants… Des situations dramatiques poussives, des renversements de situations encore plus rocambolesques et à la limite de l’inconcevable… Bref, celui qui recherche une histoire plausible doit passer son chemin, on est ici dans le romanesque pur. Une idylle sicilienne doit se lire en connaissance de cause ! Mais c’est un régal pour le lecteur que le style ne rebute pas. La version française n’est pas disponible à ma connaissance, mais l’original, en anglais, est tout à fait accessible.