Salle des Pas Perdus
de Michel Claise

critiqué par Ddh, le 3 septembre 2010
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
1935 - 1945 : les Belges dans la tourmente
Si le titre évoque un Palais de Justice, le roman ne se déroule pas uniquement dans cet espace, heureusement. En fait, tout évoque la Justice, la vraie, celle en dehors des influences politiques.
Salle des pas perdus est une fresque belge qui dépeint dix ans de vie tumultueuse à Bruxelles, de 1935 à 1945. Le lieu de rencontre ? Au vieux Schaerbeek ; un bistro où les habitués du coin se retrouvent en fin de semaine. Il y a les Leroy et leurs jumelles Marcelle et Hélène, les héroïnes du roman. Il y a aussi les Van Steenkiste, tenanciers d’une boucherie prospère, et Madame Fernand, une veuve qui noie son chagrin comme elle peut. Mais l’époque tragique bouleverse le train-train de vie petit bourgeois. C’est toute l’époque de l’occupation dans notre pays que le lecteur revit, mais tout en nuance : un soldat sur le front russe aux côtés de Degrelle mais par désespoir, Pierre qui, par hasard et pour rendre service, devient un héros de la résistance, une pute de club privé qui couche avec un officier allemand mais qui fournit ainsi maints renseignements aux alliés.
Michel Claise emploie une langue châtiée mais sans emphases : la lecture de ce roman est captivante et reconstitue bien l’atmosphère de ces années de guerre, tragiques à bien des égards.