La classe du brevet
de Michel Jeury

critiqué par Rock30, le 15 août 2010
(Nimes - 61 ans)


La note:  étoiles
Attachant!
Résumé

Rémi Lagrange, son sac d'écolier sur le dos, pédalait de toutes ses forces contre le vent qui lui soufflait à la figure les premières gouttes de pluie. C'était un matin d'octobre 1948, sur la route de la Forge à Réverac-en -Périgord. Rémi avait quatorze ans et demi, il venait d'entrer dans la classe du brevet.
Le brevet du nouveau programme au nom inquiétant et barbare, BEPC, qui remplaçait le bon vieux brevet élémentaire. C'est bien ma chance, songeait-il, de passer en trimestre juste pour essuyer les plâtres du nouvel examen ! Mais Rémi ne regrettait pas l'ancien brevet, tellement difficile. Et puis une époque merveilleuse commençait, sous le signe de l'Amérique, des avions à réaction et des soucoupes volantes, sans oublier la fin des restrictions et Cerdan champion du monde : un nouveau brevet pour les garçons et les filles qui verraient l'an 2OOO - s'ils vivaient assez vieux --, ce n'était que justice..
L'après-guerre, l'école publique contre l'école privée, la ferveur des profs d'antan... Michel Jeury donne une peinture juste et colorée d'un univers cher à la mémoire collective. Il décrit aussi avec humour et poésie, les tourments sentimentaux de ses jeunes héros qui, à "l'âge où les cœurs s'éprennent" n'accordent pas toujours l'attention qu'ils devraient aux joutes sans merci de l'algèbre et de l'orthographe

Avis

Cela se lit comme un souvenir, l'idée élégante qui se glisse toujours lorsque je parcours ce genre de livre, a savoir que c'était mieux avant. Même si cette idée est erronée, je me plais au moins à imaginer mes parents qui ont l'âge des personnages principaux, ce qu'était leur vie à cette époque. La première année du B.E.P.C aussi, avec tout ce que cela comporte comme effort pour les écoliers d'alors, moi qui ai bénéficié de son attribution d'office sur réunion du conseil de classe. La description de l'école libre en opposition à celle publique sort assez du sillon officiel qui voudrait que ce soit l'école des curés qui se taille une belle moralité, alors qu'on découvre l'inverse ici. Sinon j'ai déjà lu du Jeury bien meilleur, mais je conseille ce poche pour les amoureux de l'école d'avant!
Inégal 6 étoiles

Au milieu du XXème siècle, dans un village du Périgord, l'école publique et l'école libre sont en concurrence. Rémi, qui prépare le BEPC est à l'école catholique. Il a été renvoyé de l'école publique.
Le livre est une suite d'anecdotes, d'intérêt inégal, sur cette vie dans les deux écoles. Il se lit facilement, les chapitres sont courts. Mais on s'ennuie parfois. C'est un roman de terroir, Jeury y est habitué. Son œuvre globalement réserve des surprises, bonnes ou moins bonnes. Ici, on est dans une honnête moyenne, sans plus.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 10 février 2013