Lettres à Louise Colet de Gustave Flaubert

Lettres à Louise Colet de Gustave Flaubert

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Catinus, le 7 août 2010 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans)
La note : 10 étoiles
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A toi, ton Gustave

Une partie de la très remarquable correspondance que Flaubert eut avec la poétesse, Louise Colet, qui fut sa maîtresse et son amie. Louise Colet fut également l’ « amie intime « d’Alfred de Vigny et d’Alfred de Musset ( entre autres ).
In illo tempore, - en ces temps-là – , la plupart des artistes, des écrivains aimaient avoir une correspondance épistolaire avec leurs proches. Flaubert ne cache pas ses sentiments à l’égard de Louise, - de doux sentiments mais qui furent également orageux - et on reconnaît « cet homme qui savait parler aux femmes « . Quand il écrit ces lettres, il est entré dans l’écriture de « Madame Bovary « qui lui prendra plus de quatre années. Ainsi, nous re-vivons , quasiment en direct, les affres et les bonheurs suscités dans la création de cet ouvrage qui deviendra magistral. D’autres annotations à propos de l’art en général, de leurs amis et amies respectifs, de leurs rencontres ici et là, de la vie quotidienne en Normandie ou à Paris, de la religion, de la morale … Et puis, Gustave Flaubert est tellement drôle, empli d’un humour très pointu, de haut de gamme.
Vous l’avez deviné : cette correspondance nous mène sur des hauteurs ( insoupçonnées ? ) , relève du grand délice, du sublime, tout comme l’est, à ce que l’on dit souvent , la correspondance des grands ou plus petits écrivains. Pour ma part, je vais les découvrir sans plus trop tarder car elles constituent certainement parmi les plus belles pages, les plus beaux écrins de la littérature en général et de la française en particulier.

Extraits :

Maintenant je pose ton doigt à une place secrète, ta pensée sur un coin caché, et qui est plein de toi-même, et je vais m’endormir avec ton image et en t’envoyant mille baisers .
Encore un baiser sur ta bouche rose.
Fasse Morphée que je te rêve !

- Quelle chienne de chose que la prose ! Ca n’est jamais fini : il y a toujours à refaire. Je crois pourtant qu’on peu lui donner la consistance du vers. Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore.
- Ce qui me semble à moi le plus beau dans l’Art ( et le plus difficile ), ce n’est pas de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver.


- Et puis j’ai été écrasé pendant deux jours par une scène de Shakespeare ( la 1re de l’acte III dur Roi Lear ). Ce bonhomme-là me rendra fou. Plus que jamais tous les autres me semblent des enfants à côté. ( … ). Ah ! Poésie françoyse, quelle eau claire tu fais en comparaison ! Quand je pense qu’on s’en tient encore aux bustes ! à Racine ! à Corneille ! et autres gens d’esprit embêtant à crever. Cela me fait rugir ! Je voudrais ( encore une citation ( ndlr Shakespeare ) « les broyer dans un pilon, pour en peindre ensuite avec ce résidu les murailles des latrines «

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Les éditions

  • Lettres à Louise Colet [Texte imprimé] Gustave Flaubert présentation, notes, questions et après-texte établis par Catherine Casin-Pellegrini,...
    de Flaubert, Gustave Casin-Pellegrini, Catherine (Editeur scientifique)
    Magnard / Classiques & contemporains (Paris)
    ISBN : 9782210754621 ; 4,82 € ; 08/04/2003 ; 190 p. ; Poche
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