Mamou Roche
de Sophie Massonnaud-Herbouiller

critiqué par CHALOT, le 1 août 2010
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un "Cendrillon du 21 ème siècle"
« Mamou Roche »
Roman écrit par
Sophie Massonnaud – Herbouiller
Editions Cdanslapoche
juin 2010
307 poches
20 €

une seconde chance

L'auteure n'en n' est pas à son coup d'essai .
Après avoir rédigé et publié trois livres fort différents, elle a souhaité s'atteler à l'écriture d'une saga familiale.
Si j'ai bien aimé son roman "Qui veut la peau des Amazones?..."que j'ai découvert par hasard à Guérande, j'ai hésité avant de commencer ce nouveau livre . C'est un genre qui m'était étranger jusqu'alors.
Mais oh surprise, je me suis fait happer par l'histoire et par le jeu des personnages et ceci dès les premières pages.
Il ne m'était même pas possible de me dégager de la lecture avant de connaître la fin de ce roman où l'amour, la haine et la jalousie règnent en maîtres.
La femme, qu'elle soit une victime ou une conquérante, prête à écraser tous ceux qui la dérangent possède ici une personnalité forte.
Pauvres hommes ! si l'on excepte le beau photographe, sorte de prince charmant, ils sont faibles et sans personnalité forte, préférant s'acheter une tranquillité toute relative.
Ah la généalogie ! Les chiens ne font pas des chats et la grand mère et sa fille ainée paraissent avec leur égoïsme froid sortir du même moule et d'ailleurs il suffit de penser à leur ascendance...
Elles sont abominables ...gare à la fille cadette et même gare aux petites filles.
« Les deux mégères, loin d'être apprivoisées, reprenaient du poil de la bête et revenaient en force, plus expertes que jamais dans l'art de la manipulation ! » 
L'auteure nous plonge dans un Cendrillon du 21ème siècle qui se déroule chez nous... ou presque.
Les deux histoires se ressemblent quelque peu mais ici, le rythme soutenu; les nombreux rebondissements et les dialogues particulièrement soignés captivent le lecteur.
Les homards frêles et sans défense sont là à la merci des deux congres mais la force et la méchanceté ne triomphent pas toujours même dans ce milieu de la petite bourgeoisie de La Baule particulièrement dépeint sans fard ni artifice.
La vie n'est pas un fleuve tranquille.
Cette saga, c'est une tempête permanente où les frêles barques disparaissent et où seuls les bateaux consolidés réussissent à s'en sortir.
Le livre est refermé, la dernière scène permet d'inscrire le mot fin mais le lecteur attentif et conquis que je suis devenu espère que l'auteure saura nous offrir une suite à ce roman....

Jean-François CHALOT