Savemore
de Sean Doolittle

critiqué par El grillo, le 23 juillet 2010
(val d'oise - 50 ans)


La note:  étoiles
Pas si pire ce Worth
Présentation de l'éditeur : "Dans la famille de Matthew Worth, on en est à la quatrième génération de flics. Les trois précédentes se sont illustrées, son frère est mort en héros, mais lui passe plutôt pour un minable. Plaqué par son épouse et affecté à la surveillance de nuit d'un miteux supermarché savemore pour avoir frappé un collègue (et non sans s'être aussitôt fait casser la gueule), Matthew prend progressivement conscience, malgré sa lenteur d'esprit, que son existence a quelque chose d'insatisfaisant, pour ne pas dire "d'humiliant". Alors de temps en temps, il se prend à rêver que, devant la jolie caissière Gwen, il parvient enfin à briller. Et justement, voilà qu'une occasion se présente. Sauf que bien sûr, on ne devient pas un superflic rien qu'en claquant des doigts... "

On nous fait le coup du flic looser tentant sa revanche sur la vie, mais il y a maldonne: Worth n'est ni stupide ni naïf, et il s'en sort plus que bien, au contraire des seconds couteaux, si bien décrit ici. Au final un roman efficace, sympa, mais assez classique pour ne pas se démarquer.
Polar social 6 étoiles

Worth est un flic minable chargé de la surveillance du supermarché Savemore d'Omaha à titre de sanction et de probation. En effet, il s'est battu avec l'amant de son ex-femme, un inspecteur de la crime qui en a d'ailleurs profité pour le ridiculiser. Le charme et le sourire de Gwenn, une jeune caissière, illumine ses journées, mais il n'ose pas lui déclarer sa flamme. Un jour, celle-ci arrive couverte de bleus, ce qui est assez courant car son petit ami la bat. Mais cette fois, elle a voulu prendre sa revanche. Elle a attendu qu'il dorme pour se venger. Malheureusement, elle a frappé trop fort, laissant le voyou mort le crâne fracassé dans son appartement. Pourquoi Worth se charge-t-il de faire disparaître le corps et le véhicule avec la complicité de son frère, ex-taulard et ferrailleur de profession ? S'imaginait-il la cascade de conséquences que son initiative allait entraîner ?
Polar social ou roman noir, « Savemore » ne mérite ni les éloges dythirambiques que le lecteur peut découvrir en quatrième de couverture (« Découverte extraordinaire »... « Tellement absurde qu'il en devient drôle ») ni des critiques trop acerbes : trop de descriptions, trop de détails sans utilité pour l'action, en un mot trop de délayage à mon goût. Sa plus grande faiblesse vient de son intrigue sans grande originalité et surtout de sa fin décevante de platitude. Sinon la description du petit milieu des flics ripoux du Midwest peut être assez intéressante d'un point de vue ethnologique et sociologique. Pour le reste, un honnête roman, un peu verbeux et rien de plus.

CC.RIDER - - 65 ans - 2 octobre 2010