La condition inhumaine : Essai sur l'effroi technologique de Ollivier Dyens

La condition inhumaine : Essai sur l'effroi technologique de Ollivier Dyens

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par Christian Adam, le 7 juillet 2010 (Inscrit le 30 novembre 2007, 50 ans)
La note : 4 étoiles
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L'effroyable « condition posthumaine », ou comment on philosophe quand on a subi une trépanation numérique..

« Notre culture contemporaine semble réaliser une brillante synthèse entre l'intégration la plus poussée, celle des fonctions, celle des espaces, celle des hommes, et l'éjection la plus radicale, le rejet quasi-biologique - le système nous expulsant à mesure qu'il nous intègre, dans d'innombrables prothèses techniques, jusqu'à la toute dernière et la plus admirable : celle de la pensée dans l'Intelligence Artificielle [..] Tout sera à la fois accompli, réalisé, et éjecté dans le vide. Nous entrerons, délivrés de nous-mêmes, dans l'univers spectral et sans problèmes. Ça, c'est la Grande Virtualité.» (Jean Baudrillard, Le Crime parfait)

« L'assurance des défenseurs inconditionnels du virtuel provient de leur soumission face au miroitement des images et aux possibilités insondables dispensées par les différents réseaux. Ils s'assurent par là une publicité de convenance et une intervention éphémère sur les médias qui les satisfont au plus haut point. Le discours intellectualiste conformiste s'acoquine avec les médias les plus ordinaires, et c'est très bien ainsi.» (Alain Gauthier, Le Virtuel au quotidien)

« Prôner la suppression de l'humanité comme réalisation de la liberté humaine - ce que font les prophètes hallucinés du cyborg, cet hybride homme-machine, ou encore ceux qui prétendent remodeler l'humanité en bidouillant son génome - c'est toujours, en fin de compte, vouloir réaliser le même rêve : remplacer l'individu humain tel que nous le connaissons, gênant et maladroit, avec son intolérable lot d'imperfections, par quelque chose de nouveau et de meilleur, ce qui serait en effet la confirmation, tant attendue, de l'idéologie du progrès. Mais toutes ces fuites en avant ne prouvent qu'une seule chose : le désarroi, voire le délabrement intellectuel de leurs partisans.» (Jean-Marc Mandosio, Après l'effondrement)


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« Êtres sans souvenirs se métamorphosant sans cesse, se fondant dans l'infiniment petit et à l'infiniment grand, à la fois insectes et animaux, individus et collectivités, machines et humains, sans sexe et tout sexe à la fois, se reproduisant avec et par des technologies, donnant naissance à une progéniture impossible, nous sommes inhumains.» (Ollivier Dyens, La Condition inhumaine)



Profondément rebutant par son indigence critique, son style fade et académique qui s'empêtre dans de barbantes digressions, ce livre écrit par un “humanoïde” est caractéristique du laxisme agaçant de certaines “contributions” intellectuelles qui s'évertuent à flatter consensuellement l'époque dans le sens du poil, voire de la touffe étouffante de “pensée unique” qui nous cerne de toutes parts. Du haut de sa chaire universitaire, le Professeur Dyens voudrait nous faire gober la pilule anthropologique suivant laquelle, en gros, les technologies contemporaines « nous obligent à repenser », nous « forcent » à réviser la perception que nous avons de notre vieille humanité périmée, et à revoir les “universaux” qui fondaient jusque-là notre rapport métaphysiquement archaïque au monde et à la réalité. Les découvertes technologiques sont en train de gommer progressivement la définition de l'être humain, de nous introduire à une condition inhumaine ; les innovations techniques ne cessent de muter à une vitesse affolante, de proliférer en suivant une courbe exponentielle vers l'infiniment petit, selon des lois de reproduction indifférentes à notre adaptation ; elles expulsent chaque jour l'humain à la périphérie et le privent de ses balises naturelles qu'elles rendent obsolètes.. Et voilà que cet avocat du posthumanisme a la nonchalance - il faudrait plutôt dire la veulerie - de nous annoncer avec un calme déconcertant qu'il est « maintenant nécessaire d'accepter l'insensé » (!) désormais logé au coeur de notre “écosystème machinique”, et dont notre désuète et décrépite humanité devra s'accommoder si elle veut prendre part à l'installation du grand logiciel de l'Avenir. À l'heure où le pacte entre l'humain et la machine s'accomplit par gradations infinitésimales qui nous exilent toujours un peu plus (et de manière subtile..) de notre humanité biologique, conjoncture démente qui nous fera basculer prochainement dans un horizon de non-sens d'une laideur indéfinissable, il se trouve des esprits conquis à la moelle par l'idéologie transhumaniste comme ce “chercheur”, sur qui l'ablation numérique a visiblement réussi à faire de lui un “hardi” représentant de ce mouvement inhumain : n'ayant pas “froid aux yeux”, il ose considérer la nouvelle condition qui vient - bientôt téléchargeable, faut croire.. - sans effroi, et surtout, sans les “états d'âme” inutilisables dont l'avenir n'a que faire.. Intellectuel déjà androïdisé, c'est avec un « questionnement » à peine sceptique que le professeur Dyens interroge - sans l'ombre d'un malaise.. - les exploits technologiques réalisés par les codes-barres, les bases de données, les simulacres de jeux-vidéos, les puces électroniques, les xénogreffes, les algorithmes, etc. On a l'impression, à le lire, que l'infection technophile l'a définitivement contaminé, lui et la majorité des convertis auxquels il n'a pas besoin de prêcher d'ailleurs, puisque les “émois numériques” font désormais l'unanimité. Heureusement, un reste de lucidité flottant dans son système le rappelle à l'humanité bientôt défunte en lui pour lui suggérer qu'il est peut-être victime de cette inhumaine mutation qu'il appelle de ses voeux, en l'accueillant à bras ouverts : « Le numérique est l'épidémie de la civilisation. Une épidémie qui touche tout, implique tout, transforme tout [..] Nous n'en sommes que les victimes, acteurs inconscients d'une pièce qui se joue sans nous » (164). Mais qu'à cela ne tienne.. Car la computation androïde a tôt fait de refaire surface en lui : alors, au lieu de s'ériger en garde-fou pour dénoncer l'accélération pathétique du “Progrès” qui s'emballe à toute allure, à toute heure, sans répit, sans nous consulter, et surtout « sans faire attention que nous sommes là-dessous » (comme dirait l'immense Baudouin de Bodinat), cet essayiste croit faire bonne oeuvre en préparant les mentalités à ce qui les attend, alors que son livre, profondément niais, effarant de sectarisme, dégouline de complaisance envers « la culture inhumaine » à laquelle il voudrait nous initier. Le pire, c'est que par moments, dégrisée de l'euphorie qui l'a temporairement saisie, la “machine en lui” rencontre encore quelques faibles clignotements d'auto-critique : « Nombreux seront ceux qui m'accuseront de réductionnisme, d'enthousiasme technologique, de négation de l'humanité, d'aveuglement » (156). Il ne croit pas si bien dire.. Pourtant, ce n'est pas ce qui le retiendra, à la phrase suivante, de rappliquer avec de la bonne vieille “pensée positive” : « l'aveuglement est de se pencher uniquement sur les aspects négatifs de notre nouvelle réalité » (156), avant d'embrayer aussitôt sur des considérations pseudo édifiantes, et, au chapitre suivant, de se prosterner servilement devant les “trouvailles” de la sociobiologie, de la “mémétique”, et de la nanotechnologie. Cela l'amène par exemple à égrener des billevesées telles que le passage suivant : « L'humain de la condition inhumaine est beaucoup plus proche de la fourmi qui vit, respire, existe et comprend son univers par l'entremise de sa collectivité qu'il ne l'est d'un individu autonome, conscient et singulier » (149). On entend là des échos à l'esprit du temps, qui voit dans l'émergence de “l'intelligence collective” une chance pour l'homme de participer la main dans la main à l'édification du “Village planétaire”. On est plutôt tenté d'y voir un avachissement dans la grande soupe indigeste du postmodernisme, un engloutissement dans les rets du social networking auquel nous invitent les “nouvelles technologies”, terreau de l'insignifiance et cimetière du langage. N'empêche que c'est justement le trop-plein issu de toutes ces aberrations virtuelles qui semble jeter notre dévot dans le ravissement intégral face aux “nouvelles technologies de communication”, à tel point qu'on le sent au bord de la transe devant l'épiphanie constante des nouvelles interfaces “plastiques” qui viennent sceller l'union mystique entre homme et machine : « Il y a dans cette plastification récurrente du corps contemporain, le désir d'explorer l'état véritable de l'être » (94). Histoire de poursuivre son “exploration” de « l'état véritable de l'être », notre brave Chevalier du Virtuel va jusqu'à enfourcher une monture métaphysique pour mettre au goût du jour une nouvelle “preuve ontologique”, façon de rassurer les mutants réseautés de ce début de 21ième siècle qu'ils ont tout pour s'épanouir : en somme, qu'ils doivent toute leur félicité et leur ardent “sentiment d'exister” à leurs enlacements transcendantaux entre les mailles du Virtuel : « Dans les réseaux de télécommunications se cachent la preuve, la conviction de notre existence » (128). Mais l'hymne aux réseaux et aux machines ne peut pas s'achever sans que notre apôtre du numérique n'ait clamé haut et fort sa “foi” dans l'homme, sans qu'il n'ait professé un optimisme aveugle à tous crins - estomaquant de naïveté, qui prête à sourire.. - qui éclate dans le propos suivant, abasourdissant d'angélisme puéril : « La transformation profonde de notre monde en ce début de XXIe siècle n'est pas due à la cupidité des humains, à leur apathie, à leur égoïsme, à leur désir de possession » (159). On croit rêver..

On l'aura compris, ce livre est un tissu de sophismes et de confusion intellectuelle qui confine à l'insanité, un ramassis de contre-vérités puisées dans le chaudron d'un naturalisme à courte vue. Dyens fait partie de ces “technopenseurs” littéralement malléables et “plastiques” qui, pour conjurer l'inquiétante étrangeté et “l'effroi” de notre réalité technologique, se croient tenus de “reformuler”, de “redéfinir” à nouveaux frais, d'en appeler à des « renaissances, des renouveaux, des réévaluations » (157). Il s'inscrit dans la lignée de ces chercheurs inféodés au scientisme, qui s'inclinent pieusement devant les “révélations positives de l'objectivité scientifique”, heureux en cela d'appartenir à la termitière de ces « éminents experts chargés de préparer avec sollicitude l'espèce humaine à son inéluctable disparition », comme le dit Virilio. On a réellement un haut-le-coeur face à une telle perspective fonctionnaliste et instrumentaliste de l'humain, en phase avec le délire technoscientiste de notre époque, qui s'abreuve de mises au point scientifiques - comme si nous étions esclaves de ces « strates infinies du réel » mises au jour par la Science ! - pour ravaler la plupart des comportements humains au rang de purs mécanismes, et déboulonner le socle anthropologique sur lequel reposent de temps immémorial les intuitions du sens commun et les universaux humains. Comme si l'humiliation que nous infligeaient les découvertes scientifiques - la nanotechnologie, entre autres sciences.. - devait forcément rendre caduque l'horizon phénoménologique qui oriente nos cinq sens, en le “remettant à sa place” ! L'opérationnalisme cybernétique auquel Dyens donne son aval est non seulement atteint de myopie sociologique - pas un foutu mot sur les effets sociaux délétères qu'engendrera cette condition inhumaine dont il fait innocemment l'apologie - mais il est également infecté par des présupposés simplistes et naïfs qui le poussent à des énormités du genre : l'art et la poésie sont des artefacts humains dont la fabrication peut se réduire en grande partie à des algorithmes reproductibles par des machines. Pour se faire une idée du degré d'égarement mental auquel peuvent conduire les analyses de taupe du Professeur Dyens, le passage suivant donne toute la mesure de la cécité qui est ici à l'oeuvre : « Que veut dire être humain quand un simple programme informatique remet en question ce qui nous semblait impossible, soit la reproduction mécanique et mathématique du geste artistique ? Quand la beauté d'une peinture n'est autre qu'une forme mathématique ? Quand une machine fait la preuve que le geste artistique n'est peut-être qu'une organisation saisissante et prévisible de la matière ? Que veut dire être humain quand la machine tisse ses propres oeuvres artistiques ? » (81)

Il serait facile de multiplier les exemples de “remises en question” dont s'enorgueillit ce Professeur qui ne cesse de pontifier sous la houlette de la Science, qui prétend être “démystifiant” alors qu'en sa qualité de larbin docile de l'Université qui l'appointe, il lui incombe de ne faire montre d'aucune réactivité critique pour contrer les caprices d'un capitalisme technoscientifique qui nous pousse là où il veut. Ses réflexions acquises à l'ignoble cause de la technoscience sont toujours diluées dans l'indifférenciation, dans l'assentiment à ce qui se fait ici et maintenant, et dans un confusionnisme stérile de mauvais aloi. Si une faible lueur de clairvoyance lui permet de détecter l'aliénation dans laquelle nous sombrons : « Nous glissons aujourd'hui dans la condition inhumaine et perdons progressivement les liens qui nous ancraient à notre humanité [..] Nous pénétrons ce nouvel univers sans souvenir de notre condition antérieure et sans possibilité d'y faire référence » (209-210) : c'est tout juste s'il s'en émeut, tout à son « enthousiasme technologique ». On chercherait en vain dans le bouquin des pages qui sonneraient l'alarme ne serait-ce qu'un tout petit peu ; on trouverait en vain des mises en garde quelque peu critiques pour tâcher de remonter la pente inhumaine que nous font dévaler régulièrement les ingénieurs de « ce nouvel univers ». On dirait que rien ne parvient à heurter l'oecuménisme technique fait de « chair et de métal » (titre d'un de ses livres..) du Professeur Dyens : son impassibilité d'androïde est même si troublante qu'on se demande si ce n'est pas par peur de passer pour un “réac” qu'il se prive de déclencher une sirène d'alarme par-ci, dresser une digue face au déferlement des vagues technologiques par-là.. Sous la dictée d'on ne sait quel démon “métallique”, il en arrive même à souhaiter, sans sourciller, « la venue d'un nouvel espéranto qui permettra à la civilisation humaine de s'épanouir réellement. Mais l'espéranto est déjà parmi nous, parfaitement enchevêtré à la civilisation et à presque toutes les activités humaines. Et cet espéranto, c'est le langage informatique » (56). On aura tout lu.. Mais enfin, à quoi faut-il s'attendre d'un type qui conclut son bouquin par une phrase d'une niaiserie désarmante - « Nous sommes la machine qui palpite » (227) - désarmante comme le reste de son livre, dont le ton outrecuidant, insupportable, et la phraséologie inepte singent - mais avec ô combien moins de talent.. - les envolées teilhardiennes d'un Pierre Lévy, ce messie autoproclamé de la cyberculture (auteur de World Philosophie).

Que la technologie ait rendu des services considérables à l'homme, nul ne saurait être assez benêt pour le contester. Et il ne s'agit évidemment pas de brandir l'étendard de l'humanisme, de s'effaroucher devant l'avancée des techniques, ou de succomber à une espèce de frilosité technophobe. Mais de là à se coucher à plas-ventre et à cautionner l'évolution actuelle vers de plus en plus de “mixité” alors que, dans certains cas, il faudrait crier au viol de la chair humaine ; de là à se pâmer d'extase en acclamant le brouillage incestueux des frontières, “poreuses” et “perméables”, entre humains et machines, sous prétexte que nous devions “mettre à jour” notre place dans la technosphère qui vient - comme s'il s'agissait d'un programme informatique ! - , et que « nous devions accepter que la définition de l'homme soit appelée à changer » (64), cela semble relever du défaitisme, du matraquage de crânes universitaires, et du conditionnement pour cerveaux interdisciplinaires. Pire : cela signe l'abdication molle, la capitulation amorphe, la résignation flasque face à ce qui nous arrive. Ce n'est pas ce qui gênera pour autant la vocation de facilitateur idéologique que s'est donné le Professeur Dyens : intrépide, il ose, lui, contempler le processus d'involution vers l'inhumain sans effroi : « Il serait maintenant nécessaire d'accepter l'insensé, cet insensé qui, de plus en plus, nous étonne, nous surprend, nous émerveille et nous effraie, et de comprendre que le sens de notre vie, de notre espèce, de notre condition n'est possible que par la pénétration en lui de l'insensé » (223)... « Lucide, mais sans s'effrayer », il accepte, lui, de plier l'échine pour se faire le lubrificateur de service dont les technologies invasives ont tant besoin pour coloniser le territoire ultime offert en pâture à la voracité du capitalisme autophage : le corps humain. Ce qui sème “l'effroi”, pour le coup, c'est de constater qu'au nom d'un relativisme artificialiste qui rend “négociables” les limites entre le naturel et l'artificiel, il existe des chercheurs comme Dyens dont la pensée à visage robotique s'est dépêchée de se mettre sur orbite, puisque - branchitude oblige - il faut accepter de “surfer” sur la vague numérique qui, du reste, finira par emporter tout et tous, tôt ou tard, jusqu'aux derniers résidus humains.. Ce qui donne froid dans le dos, c'est de voir avec quel zèle d'invertébrés certains “intellectuels” technoïdes comme Dyens - de peur de montrer leur effroi, ou pour dissimuler leur « honte prométhéenne » (dirait G. Anders) - veulent être parmi les premiers à accepter d'“accompagner” les tendances actuelles vers davantage d'abomination virtuelle, davantage d'inhumanité technique, au lieu de dénoncer vivement ces dérapages..

Bah, à quoi bon s'opposer aux processus en cours, objectera-t-on - « mais de quoi se mêle t-on ! » - puisque depuis toujours ce qui peut être fait, sera réalisé, et ce, qu'on le veuille ou non.. En tout cas, de quelque matière - « chair ou métal ».. - dont sera fait le futur qui n'a pas besoin de nous, on est au moins persuadé d'une chose, c'est que la “vitesse de libération” (Virilio) impulsée par la technologie réussira si bien à nous arracher à nos repères humains - « jusqu'au dernier souvenir.. », dit Bodinat - que, comme le dit encore ce dernier dans La vie sur terre, « à partir d'un certain degré d'inhumanité, dont nous sommes assez proches, rien ne pourra plus arriver qui concerne l'homme. Le non-homme qui pourrait, peut-être, résister à ces excès d'inhumain n'intéresse pas l'homme que nous sommes encore. »


Ego lector (Christian Adam)

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Les éditions

  • La condition inhumaine [Texte imprimé], essai sur l'effroi technologique Ollivier Dyens
    de Dyens, Ollivier
    Flammarion
    ISBN : 9782081211360 ; 21,40 € ; 11/01/2008 ; 276 p. ; Broché
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