Les pêcheries de l'estuaire de la Loire
de Catherine Strivay

critiqué par CHALOT, le 5 juillet 2010
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
réalité, rêve et beauté
Des photographes « amateurs »de talent et enthousiastes

Voyage vers :
« Les pêcheries de l'estuaire de la Loire »
de Catherine Strivay

Les photographes professionnels sont de moins en moins nombreux.
Avec l'introduction et le développement des appareils numériques, de plus en plus de particuliers prennent leurs propres clichés et surtout les enregistrent et les reproduisent grâce à l'imprimante.
Naturellement si le nombre de photographes professionnels a baissé, si de nombreuses boutiques ont fermé, les familles font toujours appel à des spécialistes inscrits sur les registres du commerce lors des mariages et autres cérémonies.
Même avec un appareil de la dernière génération, n'importe qui ne peut pas réaliser la photo du siècle ou même des photographies exceptionnelles prises par des professionnels qualifiés.
Néanmoins des amateurs à la fois passionnés et à la fois perfectionnistes arrivent à réaliser des reportages de qualité, devenant par là-même des artistes dignes d'intérêt.
Si vous avez un peu de curiosité et si vous aimez la photographie et les livres d'art, procurez vous l'œuvre de Catherine Strivay intitulée : « Les pêcheries de l'estuaire de la Loire. »
C'est un véritablement ravissement pour les yeux, fruit d'observations par tous les temps.
L'auteur, photographe, amateur par fonction et quasi professionnelle par la qualité des photographies nous entraîne vers cette rive de la Loire où s'alignent les fameuses pêcheries installées là depuis pour certaines d'entre elles de nombreuses décennies.
« Ces pêcheries sont des esplanades en bois, souvent agrémentées d'une cabane, montées sur pilotis et accessibles par des pontons ou bien directement posées sur les rochers. Une perche amarrée à un câble soutient deux cerceaux où se fixe le carrelet, filet qui nécessite un treuil pour être relevé. La plupart des pêcheurs appâtent en vers de terre le fond de leurs mailles, lesté par quelques plombs. »
Cette définition tirée de la page de Wikipédia consacrée aux pêcheries nous apporte une représentation fidèle à la réalité.
Ces pêcheries de toutes dimensions qui pour la plupart ont traversé les décennies et supporté le poids des ans et les vents regardent sans baisser les yeux les installations modernes et notamment la raffinerie de pétrole à Donge...
D'un côté le travail ancestral des hommes maîtrisant la nature et de l'autre les industries polluantes et bruyantes qui permettent les échanges commerciaux et industriels ainsi que le développement technologique de toute une région.
L'auteur ne juge pas, elle nous livre des images éblouissantes et vivantes, traduisant la vie des femmes et des hommes qui malgré les difficultés continuent à affronter les flots et les intempéries pour maintenir une activité humaine et sociale qui a été reconnue par Colbert qui en 1681 a signé la grande ordonnance de la marine.
Les témoignages contribuent à expliquer pourquoi des générations de pêcheurs ont « bâti ", voire construit des pêcheries, n'hésitant pas à travailler dans la vase, jusqu'aux cuisses durant les six heures de marée basse, puis à reprendre l'ouvrage ayant parfois subi les assauts des flots s'attaquant aux réalisations non encore consolidées.
L'armé de bâtons finit par résister.
Cet extrait tiré du livre donne une petite idée du contenu de cet album de photographies :
« Rien ne dure, tout est changeant,
La lumière, la marée, le vent, le courant,
Le ciel, la pluie, la brume ou le soleil
la végétation, l'activité portuaire...
Pas deux pêcheries qui se ressemblent,
Pas deux moments, pas deux ambiances.
Voici quelques vues pour entrer dans la danse »... des yeux et des sens

Jean-François Chalot

NB : « Les pêcheries de l'estuaire de la Loire »
Marine Editions
96 pages
22 €