Taï-pan
de James Clavell

critiqué par Jules, le 9 février 2002
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un modèle d'énergie et de ténacité...
Ce livre nous raconte la fondation par l’Angleterre de la colonie de Hong Kong.
En 1841, l'Angleterre gagne la première guerre de l’opium. Suite à ces guerres, la Chine se verra contrainte de vendre son thé par l'Angleterre.
Quand je dis « fondation par l'Angleterre » de cette colonie, je transforme la vérité. Hong Kong a bien été cédé à l'Angleterre lors du traité qui a suivi cette guerre, en 1842, mais surtout par la volonté d’un homme. Celui-ci avait compris à quel point la position stratégique de ce port était importante. Cet homme va y fonder un gigantesque empire et avait vu juste ! Ceci n’empêche que, quand les députés britanniques verront le pauvre petit rocher que cette guerre leur a rapporté, ils seront assez furieux et se sentiront dupés par leurs négociateurs. L’avenir leur montrera à quel point ils ont eu tort !
Bref, le rocher est annexé et ce roman historique va nous montrer toutes les difficultés que les premiers occupants britanniques et chinois vont rencontrer à créer cette colonie. Les moustiques, les fièvres, les tempêtes, les pirates, le feu etc.
Mais Dirk Struan, le fondateur de « La Noble Maison » va se battre jusqu'au bout, va y mettre tous ses moyens et finira par réussir. Il a cependant de rudes ennemis devant lui qui ne pensent qu’à le faire trébucher.
L'intrigue de ce livre est très bien menée et nous sommes littéralement portés par l’action et l’incroyable ténacité de cet homme qu’est Dirk Struan.
Cette histoire est publiée en deux tomes.
Un tout petit peu d'histoire :
Hong Kong a été acquis par l’Angleterre suite à un traité et cette propriété n’était pas censée pouvoir être remise en question. En 1898, l'Angleterre s’est sentie un peu à l’étroit sur son rocher, compte tenu du développement de sa population et du port. Elle a alors entamé une négociation avec le pouvoir chinois de l’époque et a obtenu un bail de 99 ans sur ce que l’on a appelé « les nouveaux territoires » qui, eux, étaient situés sur le continent chinois. Ce bail arrivait donc à expiration en 1997. L’Angleterre, à cette date, n’était obligée qu'à rendre ces « nouveaux territoires » mais pas Hong Kong même. Cependant, le nouveau pouvoir communiste, entre-temps, avait déjà négocié avec le Portugal un retour de sa souveraineté sur Macao. Il a donc exercé la même pression sur l'Angleterre. Margaret Thatcher jugea sage de ne pas s’opposer à la Chine dans cette affaire et des accords furent donc conclu en 1984 pour que le transfert de souveraineté en faveur de la Chine se fasse également sur Hong Kong, moyennant une sorte de « statut particulier » laissé à Hong Kong et sa région.