Portrait d'un mari avec les cendres de sa femme
de Pan Bouyoucas

critiqué par Sanchan, le 29 juin 2010
( - 41 ans)


La note:  étoiles
Rien de transcendant...
Voici l'histoire d'Alexandre Maras, un chirurgien ophtalmologiste, époux d'une actrice talentueuse vieillissante sur le retour, et père d'une jeune fille en quête d'identité.
Sa femme Alma décède-ce qui n'est pas une surprise à la lecture du titre- dans le lit conjugal au moment d'un orgasme. Se sachant malade, elle avait confié à son époux sa dernière volonté:
"Disperses mes cendres à l'endroit où j'ai été la plus heureuse."
Et bien voilà une tâche difficile pour notre pauvre Alexandre, qui compte bien s'en acquitter au mieux. Le voilà donc parti dans l'exploration du passé de sa femme, à la recherche de cet instant de bonheur qui surpasserait tous les autres. Mais face aux élucubrations des gens qui ont connu Alma, aux volontés de récupération, aux doutes, aux mensonges, Alexandre se perd. Il perd ses souvenirs, il perd l'image de sa femme, il se perd lui-même, mais pire que tout il perd sa fille.

Pan Bouyoucas est un auteur canadien francophone. Il n'en n'est pas à son coup d'essai en littérature, même si, je vous l'avoue, il s'agit là de mon premier contact avec son travail. Rien à dire sur son écriture, fluide, sympathique, travaillée sans pour autant être trop littéraire ou prétentieuse. Juste ce qu'il faut.
L'histoire est originale. Dès le début nous savons que le personnage court inexorablement à sa perte dans sa quête de l'impossible. D'ailleurs l'auteur ne s'embarrasse pas, à aucun moment il ne nous fait croire à une possible amélioration.
Il y a quelques longueurs. On aimerait bien, parfois, que le docteur ne se prenne pas autant la tête, envoie tout le monde au Diable et suive son instinct premier: placer les cendres dans leur jardin. Comment jauger le bonheur d'autrui? A aucun moment on ne va plus loin dans la réflexion.
Tout du long je me suis demandée où l'auteur comptait nous mener. Et je me suis imaginé quelque chose de vraiment tragique. Et pourtant la fin est... sympathique?

Un peu déçue par un roman qui aurait pu être beaucoup plus qu'un roman sympathique.
Bien que j'adore les éditions Les Allusifs, je n'applaudis pas des deux mains cette publication, sans pour autant lui jeter la pierre…