De l'Orénoque à l'Amazone : Sur un voilier de dix mètres
de Jean-François Diné

critiqué par CC.RIDER, le 22 juin 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un très beau récit de navigation
Jean-François Diné est un gendarme français qui a pris un congé sans solde de cinq années pour naviguer sur « Rêve d'Eden » un voilier de moins de dix mètres en compagnie de son épouse Claudette et de sa petite chienne Michka alors qu'il n'avait jamais navigué. Après avoir construit son bateau de ses propres mains, il traverse l'Atlantique (ce qui est raconté dans un premier livre « Mon képi pour un océan ») et se lance dans la croisière la plus démentielle que l'on puisse imaginer : remonter l'Orénoque et faire la liaison avec le cours du Rio Negro et de l'Amazone. Un périple d'un an et demi autour du plateau des Guyanes rempli de péripéties : franchissement de rapides en plaçant le bateau sur une remorque, navigation parmi les écueils et les bancs de sable et traversée d'immenses territoires interdits aux touristes. Le plus touchant restant les semaines passées dans une tribu Yanomani vivant de façon totalement primitive.
Un très beau récit de navigation particulièrement original. On apprend beaucoup sur cette région du monde livrée aux « garimperos », ces chercheurs d'or peu soucieux d'environnement et aux « missionnaires » évangélistes, adventistes et autres témoins de Jehovah qui s'enfoncent jusqu'au plus profond de la jungle pour « civiliser » les tout derniers « sauvages ». Ces cinq années de voyage transformeront totalement notre gendarme qui en appelle maintenant à notre conscience écologique et à la défense des derniers peuples « premiers ».
« L'Indien ne demande rien, dit-il, qu'on le laisse en paix. La seule chose que nous puissions à la limite lui offrir est une assistance médicale pour l'aider à guérir de ces maladies que nous lui avons apportées et qu'il ne connait pas, le paludisme, la grippe, etc... Mais pour ce qui est du salut de son âme, la sienne est sans doute plus pure que celle de ces soit-disant « missionnaires » chargés de le mettre sur le droit chemin. Alors n'y touchons pas, c'est bien là le meilleur des services que nous pouvons encore lui rendre. »