caricatural!

Lin Yu est chinoise. Elle est originaire de la ville de Pékin. Brillante étudiante en journalisme, un jour de 1986 elle rencontre au détour d’une rue Marc, Français, en voyage en Chine. Ils se revoient, se marient quelques mois plus tard et s’installe avec lui à Paris. L’année suivante ils partent sillonner le monde (Marc est journaliste) avant de retourner en 1989 voir les parents de Yin depuis plusieurs années. Lin aura bien changé. C’est sa transformation qu’elle nous relate dans ce récit. Avec sans cesse une mise en parallèle de la société chinoise sous Deng Xiaoping et la société française, elle énonce les us et coutumes de deux mondes qui semblent à des années lumières. Issu d’un milieu modeste ou ses parents originaires de la campagne profonde ont émigrés vers la ville pour devenir ouvriers, elle dresse le portrait d’une Chine chauvine, raciste, qui ne supporte pas les « métèques », d’une Chine ancestrale ou les garçons sont vénérés, ou la vie est chère, ou les femmes sont des bêtes de sommes, ou la violence est partout, ou les hommes battent leurs maris, ou les hôtels sont sordides, où « l’oncle d’Amérique » qui revient au bercail se doit d’offrir des cadeaux somptueux. Le tout sous couvert du bureau des vieilles du comité chargés par le gouvernement de surveiller les habitants. En plein massacre de la place Tiananmen elle ne peut s’empêcher de s’éloigner de la brutalité de son peuple. La vie en France lui parait aux antipodes et semble à chaque point l’égale inverse du reste.
On pourrait penser que ce témoignage est précieux et qu’il nous permet de mieux apprécier la vie en Chine sous Deng Xiaoping. Or j’ai été déçu. Il est caricatural. On assiste à un portrait en noir et blanc du monde occidental et chinois. Elle reste dans un système de pensée circulaire et clos. Il y a d’un coté les barbares et les civilisés. Sauf que là ce sont les chinois qui sont devenus barbares. Les chinois en deux ans de temps ont complètement changé. Lin yu aussi. A Telle point qu’on a l’impression à la lire que deux ans passées en France ont effacé jusqu’à son éducation même et ce dans quoi elle vivait lui apparait hostile et étranger. C’est un virage à 180 degrés auquel on assiste. Il y a comme une perte d’identité. On a l’impression qu’elle vivait dans une bulle et après s’être émancipé rejette d’un bloc son ancienne vie. Les chinois sont devenus sales, racistes, mal polis, bagarreurs, ils mangent mal, ils battent leurs femmes…Les Français sont accueillants, courtois, bien élevés, respectueux, propres, les filles sont autant choyés que les garçons. Un véritable choc des civilisations. En réalité on sent bien à travers ce livre que Lin Yu est restée la même et continue à penser sans nuances comme auparavant. Ce livre traduit bien sa vision des choses qui n’a pas changé d’un pouce. Il est bourré de naïvetés. Même le chat français n’échappe pas à la règle. Elle se croit devant l’impensable quand elle voit qu’un chat puisse être dorloté comme il est. On a l’impression qu’elle débarque totalement d’une autre planète. De plus on aurait voulu en savoir un peu plus sur la vie politique en chine qui est le socle d’une société. Or à part la mention du massacre de Tiananmen n’en n’est rien. L’écriture est plate, familière et sans véritable style. Bref à lire pour voir précisément le fonctionnement de pensée d’une jeune chinoise sur la société.

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  Une Chinoise à Paris [Texte imprimé] Lin Yu

  de Yu, Lin
  B. Barrault
  ISBN : 9782736001353 ; 13,00 € ; 08/01/1992 ; 242 p. ; Broché

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