Hochelaga, mon amour
de Michel Legault

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 8 juin 2010
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Revenir dans le quartier
Il est intéressant de lire la passion de quelqu’un pour un lieu ou un espace. Avec cette semi-autofiction, l’auteur ressasse des souvenirs d’enfance associés au quartier qui l’a vu grandir : Hochelaga - un coin pauvre de l’est de Montréal où le résidentiel et l’industriel cohabite.

« Dans le reste d’Hochelaga, tout est vrai. Personne n’a les moyens de se donner des grands airs, d’afficher une allée de gazon ou une façade remontée. L’emblème du quartier, s’il existait, serait un drapeau blanc. Blanc cassé. »

La trame romanesque est construite autour du retour du narrateur dans le quartier. Il est correcteur et veut, en quelque sorte, se recentrer. Ceci permet de faire la rencontre de quelques personnages sympathiques. Le texte n’est pas dénué d’humour, essentiellement des jeux de mots.

Toutefois, lorsque le héros s’entiche d’Isabelle et sa petite fille Mimi, le récit bascule. On doit se taper les banalités cliché du couple instable. De plus, le copain loyal se met à débiter des réflexions présomptueuses sur les déboires amoureux de l’homme moderne trentenaire. Ce qui était un bel hommage nostalgique pour un quartier se transforme en bluette dépourvue d’originalité. Dommage.