La tournée d'automne de Jacques Poulin

La tournée d'automne de Jacques Poulin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Clo7, le 7 février 2002 (Charleroi, Inscrite le 15 octobre 2001, 24 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 065ème position).
Visites : 6 267  (depuis Novembre 2007)

Voyage, amour et lecture

La tournée d’automne est un roman court tout en tendresse et poésie où, entourés de livres, de chats et d'oiseaux, nous partons en tournée à travers le Québec...
Lui , c'est « le chauffeur ». Il se prépare pour la tournée d'été à bord de son bibliobus, un ancien camion de laitier reconverti en bibliothèque mobile. Au rythme des saisons, il a parcouru les régions du Québec mais sa décision est prise : ce sera sa dernière tournée.
Elle, c'est Marie : elle est française. Elle dessine des oiseaux. Elle est venue au Québec pour accompagner une bande d'artistes : musiciens, jongleurs, acrobates. Elle s'occupe de l'intendance, les détails matériels de leur tournée. Ils vont se rencontrer à Québec. Marie apporte enfin le bonheur tant attendu au chauffeur. Jacques Poulin parvient à rendre avec une tendresse infinie les petits riens de la vie qui deviennent les grands bonheurs de l’existence lorsqu'on les partage avec celui/celle qu’on aime. La campagne, les montagnes, les ruisseaux, les arbres, les oiseaux, les lieux
: Port-au-Persil, Maliotenam, Rivière-au-Tonnerre, les fossiles de Miguasha... nous attirent et nous font rêver. Ceux qui ne connaissent pas se sentent attirés vers cet ailleurs et ceux qui ont vu se rappellent les bons souvenirs. Ce livre est un bijou à lire et à relire. Perle de lecture : On est pareils... C'est étrange qu'on ait fait un si long chemin avant de rencontrer. »

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Les éditions

  • La tournée d'automne [Texte imprimé], roman Jacques Poulin
    de Poulin, Jacques
    Leméac
    ISBN : 9782760931558 ; 10,35 € ; 25/01/1994 ; 207 p. ; Broché
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Les livres liés

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un chauffeur de bibliobus-lecteur

10 étoiles

Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 15 décembre 2013

Où pourrait-on rencontrer un employé de bibliothèque qui lit les livres nouveaux qu'il reçoit, afin d'être capable d'en parler aux lecteurs, qui ne craint pas que les livres ne soient pas retournés par les lecteurs ("les livres sont comme les chats, on ne peut pas toujours les garder"), qui tient à garder une place aux "vieux livres", parce que "ceux-ci, même s'ils n'étaient empruntés qu'une fois par-ci par-là, étaient aussi importants à ses yeux que les livres récents" ? D'ailleurs, ne pense-t-il pas, comme devraient le penser tous les bibliothécaires, qu'il ne faut "pas oublier que, nouveaux ou anciens, les livres passaient de main en main, ce qui avait permis de créer des réseaux de lecteurs". Où ? Eh bien, dans un petit roman jubilatoire, La tournée d'automne, nimbé de poésie, qui nous entraîne en tournée de bibliobus sur les routes de la côte nord du Québec. Car le héros est le chauffeur du bibliobus, jamais nommé autrement. Et c'est lui qui pense tout ça : inutile de dire à quel point un tel personnage me plaît !
On suit donc le chauffeur au milieu de ses livres, dans son camion, ancien camion laitier reconverti en bibliobus par ses soins. Il a lui-même organisé son système de réseau de lecteurs, des personnes qui prennent un lot de livres et les font circuler auprès d'autres lecteurs. Plus de fiches, les livres sont rendus à la tournée suivante ou renvoyés par la poste (ou pas, tant pis !). Mais le chauffeur est devenu vieux, il n'envisage pas de continuer, la tournée d'été sera sa dernière. Il broie du noir, craint la vieillesse et son cortège de solitude et de déchéance. Mais voilà, il rencontre Marie, une Française venue au Québec accompagner une fanfare, bande d'artistes, comprenant des musiciens, une chanteuse, une funambule, tous jongleurs ou acrobates, qui se produisent en spectacle en plein air. C'est Marie qui gère les détails matériels de la troupe. Elle-même est peintre d'oiseaux. Une amitié naît ("C'est étrange qu'on ait fait un si long chemin avant de se rencontrer"), le chauffeur suit leur tournée, et peu à peu, ils sentent que quelque chose arrive. Les petits bonheurs chers à Félix Leclerc, peut-être : l'amitié des chats attirés par l'odeur du lait qui imprègne toujours le camion, les petits chocolats chauds, les promenades au rythme lent, le partage des lectures et des mots. Et puis l'amour, qui illumine, et qui s'ajoute à celui des chats, du fleuve, des livres (des écrivains, comme Hemingway, Carver ou les Québécois Gabrielle Roy et Anne Hébert) et des oiseaux.
Avec Marie, le chauffeur reprend goût à la vie et décide de poursuivre sa tâche, d'entamer la tournée d'automne, d'où le titre du livre. Après L'enfant maudit, voici un nouveau roman sur la douceur du sentiment, sur la délicatesse et la pudeur (ça nous change de la brutalité de tant de romans!), sur l'enthousiasme aussi et la passion, et l'émotion. Au fond, par son goût pour les bons livres, le chauffeur est prêt à l'émerveillement de la découverte de l'amour, même à son âge avancé.
Une petite merveille, délicieusement sentimentale, comme je les aime !

La tournée d'automne

3 étoiles

Critique de Ravachol (, Inscrit le 24 octobre 2010, 40 ans) - 2 juillet 2012

Comme dans les autres romans de Jacques Poulin, la lecture et la solitude sont au coeur de ce roman. Quelques passages sont intéressants quant ils touchent à la lecture mais la redondance de l'histoire et la platitude des situations n'éveillent en moi qu'un profond ennui.

Comme dans "Chat Sauvage" ou dans "Les Grandes marées", on assiste à une succession d'évènements redondants. Peut-être est-ce le but de l'auteur de faire ressentir ce vide et ce besoin d'amour qui réside en chacun de nous. Mais quand c'est plat comme ça, on ressent surtout le vide à l'intérieur du roman et l'on ne s'en détache assez pour en tirer une quelconque leçon de vie.

Adieu Jacques Poulin, je ne te relirai plus jamais...

Un homme, une femme...chabadabada

5 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 30 octobre 2008

Un roman qui a tout pour plaire : deux personnages sympathiques, pudiques, un peu en marge de la société, qui retrouvent le bonheur à l’automne de leur vie ; l’épanouissement apporté par la lecture, la convivialité autour des spectacles, des paysages grandioses qui servent d’écrin à cette renaissance …..

Et pourtant, un roman qui ne m’a pas accrochée, que j’ai trouvé, fade, gentillet et somme toute bien conventionnel .

Tout doux et amical

8 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 56 ans) - 10 juillet 2007

Depuis des années, il entreprend à la même période la tournée des petits villages de la Côte Nord québécoise avec son bibliobus. Avec le temps, il a établi ses « réseaux », personnes qui empruntent pour plusieurs autres et qui se chargent de faire tourner les livres. Pas de système de fiche, rien, il suffit ou d’attendre son passage de l’année suivante pour rendre les livres, ou de les envoyer par la poste à l’adresse indiquée dedans. C’est un bibliobus qui fut camion de laitier dans une autre vie, raison, sans doute, pour laquelle il attire tant les chats. Mais cette année le cœur n’y est plus, la vieillesse s’en vient et notre chauffeur a toujours les mêmes peurs et craintes que lorsqu’il était enfant. A quoi bon, alors, y ajouter les misères physiques de l’âge ? Sauf qu’il croise la route d’une certaine Marie. Et alors…
Un très joli petit roman, tout doux et amical, un rythme lent mais pas poussif qui nous dit que l’amour éclaire tout. Celui des livres, des paysages, des oiseaux n’est pourtant pas toujours suffisant, mais une âme qui répond…
J’avais de mauvais souvenirs de Jacques Poulin, je reconnais que La tournée d’automne me réconcilie avec cet auteur que j’avais certainement trop hâtivement classé. A suivre…

Poulin et la passion des livres

6 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 13 août 2006

Encore un livre de Poulin pour les amoureux des livres. C’est vrai que l’on retrouve les mêmes thèmes et les mêmes personnages dans ses romans : l’écrivain Jack, et la passion du personnage principal, ici le Chauffeur du Bibliobus, pour les livres, la littérature américaine (Hemingway, Carver) et québécoise (Gabrielle Roy, Anne Hébert) et les chats. Pourtant j’ai moins accroché qu’avec les yeux bleus de Mistassini.

Le chauffeur du bibliobus part faire sa tournée d’été. Il va desservir avec son camion aménagé tous les coins retirés entre Québec et la Côte-Nord. Un vaste territoire. C’est ce qui m’a un peu perdue dans ce livre, car il y a beaucoup de descriptions de voyage, de paysages, de noms cités, que je ne situais pas du tout. Le chauffeur est un homme d’âge mûr, un peu usé par la vie. Sa tournée d’été sera la dernière. Mais il fait la connaissance de Marie, une Française qui accompagne une fanfare et qui va faire le même parcours que lui. Ils deviendront intimes peu à peu, et elle lui redonnera goût à la vie, et l’envie de faire une tournée d’automne. C’est un nouveau roman intimiste d’une grande douceur mais aussi très mélancolique.

Sinon tout ce qui a trait aux livres fait rêver : c’est un bibliothécaire amoureux de ses livres, mais il les donne volontiers, ça fait bien longtemps qu’il a renoncé aux fiches de prêt. Les gens empruntent ce qu’ils veulent, peuvent à leur tour les prêter à d’autres, et normalement, ils doivent les renvoyer par courrier au Ministère. Ou les rapporter à la prochaine tournée. Normalement, car le chauffeur, ça lui est bien égal que les livres reviennent ou pas. Un livre qui ne revient pas, c’est un livre qui est aimé, et c’est le plus important pour lui.

Un roman de Poulin découvert grâce à la très belle critique de Cathe, mais qui m’a nettement moins enthousiasmée que le précédent, de par mon ignorance de la géographie du pays, de par l'histoire d'amour trop lente et trop timide, même si l’expression de la passion littéraire me charme.

Et parce que l'herbe est plus verte de l'autre côté...

8 étoiles

Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 16 mars 2005

Je garde un bon souvenir de ce livre lu il y a déjà quelques années: un moment de douceur et de plaisir. Si j'en crois Libris Québécis, j'aurais été charmée par cette "douceur de l'androgynie qui plaît bien aux femmes", mais cela me paraît un peu court... La douceur qui nimbe ce roman et la délicatesse avec laquelle Jacques Poulin suggère sentiments et émotions plutôt que de nous les asséner noir sur blanc, tout cela ne constituait à mes yeux qu'une des séductions de cette "Tournée d'automne". A quoi venait s'ajouter l'attrait des livres qui garnissent les rayons du bibliobus, ces livres dont Jacques Poulin parle tour à tour avec enthousiasme, passion, émotion, émerveillement, un attrait irrésistible pour les amoureux des livres que nous sommes tous peu ou prou sur ce site. Enfin, il y avait aussi, pour moi qui vivais alors dans un des plus petits pays d'Europe, et un des plus peuplés, le chant des sirènes des grands espaces et des terres lointaines... On oublie souvent que notre coin de terre, qui fait l'ordinaire de nos jours et qu'on connait par coeur, a pour ceux qui vivent au loin toutes les séductions de l'exotisme et du rêve, variation sur le thème de "l'herbe est toujours plus verte de l'autre côté". Ainsi en est-il du Québec pour les Européens, l'espace, les distances inimaginables et la petite musique de ces noms qu'on pourrait presque chantonner - Rivière-Pentecôte, Havre-Saint-Pierre, Blanc-Sablon... Peut-être s'agit-il là de clichés de guide touristique et de cartes postales, mais pourquoi bouder son plaisir?

Depuis ma lecture de la "Tournée d'automne", les aléas de ma vie professionnelle m'ont fait traverser l'Atlantique et je me retrouve à présent - ironie du sort - dans une des régions les plus peuplées du Canada. Je dois bien constater que les usines sidérurgiques sont toujours pareilles à elles-mêmes, qu'elles se trouvent en bord de Meuse ou sur les rives du Lac Ontario, ce qui m'entraîne bien loin des clichés touristiques. Il reste que ce livre m'a fait rêver et m'a donné des envies de découvertes, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités. Et puis, c'est vrai qu'un peu de romantisme, une escapade, une parenthèse, un moment de douceur à savourer sans état d'âme, cela fait parfois du bien... et il y a un peu de tout cela, justement dosé, dans cette très jolie "Tournée d'automne".

Un amour comme le nôtre, il en existe plus d'un

7 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 16 mars 2005

Un vieux bibliothécaire ambulant part avec son bibliobus pour faire la tournée des villages de l'Est du Québec. Il emmène avec lui une Française de passage à Québec. Évidemment, on imagine ce qui s'amène : l'amour du héros pour cette jeune femme.

Ce road novel fait très guide touristique avec les haltes qui ont toujours lieu dans les paradis estivaux de la région de Charlevoix. Ces villages qui longent le fleuve ne fournissent qu’un cadre à un amour naissant que l’auteur entoure de beaucoup de pudeur. Un amour qui ressuscite quand même le vieil homme d’autant plus que l’être aimée partage sa passion de la lecture. On dirait le héros de Soie d’Alessandro Baricco, qui renaît à la lecture des petites missives amoureuses qu’il reçoit.

L’écriture est très éthérée. C'est un défi d'écrire un roman qui veut faire sentir les choses au lieu de les souligner à l'encre rouge. Jacques Poulin est un spécialiste du genre. Parfois il a l'état de grâce comme dans Volkwagon's Blues. Avec La Tournée d'automne, il a peint un portrait moins magique, mais tout en douceur d'un homme lassé, soutenu par son amour de la littérature. Avec l’arrivée fortuite de Gabrielle, sa vie se transforme en amour tout court. Le message est clair : la vie a un sens si autrui en occupe le centre. C’est en somme très romantique. Cependant ceux qui sont fortement marqués par la testostérone ne s’identifieront pas à ce personnage masculin, caractérisé par la douceur de l’androgynie qui plaît bien aux femmes si je me fie aux critiques que j’ai lues.

Le plus grand mérite de l’œuvre, c'est de susciter le goût pour la lecture comme l'avait fait Erri De Luca dans Trois Chevaux. Cependant Jacques Poulin emprunte la voie de la suggestivité alors que l’auteur italien est plus didactique. Bref, La Tournée d’automne est un roman minimaliste, sans lyrisme et intéressant pour les âmes sensibles qui lisent dans les cœurs et les esprits des gens ordinaires. Les autres risquent d’être ennuyés par des héros qui ne peuvent chanter qu’ « un amour comme le nôtre, il n’en existe pas deux. »

La caravane du bonheur

6 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 15 mars 2005

Un roman tout simple, en douceur, qui raconte les premiers balbutiements d’une histoire d’amour tout en nous faisant visiter le Québec dans un bibliobus. J’ai eu une impression de vacance en lisant ce livre. On flâne sans se soucier de rien, un peu en touriste. C’est sympathique, agréable, léger mais en somme, plutôt vide.

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