Poèmes de Fresnes
de Robert Brasillach

critiqué par Jules, le 6 février 2002
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Les poèmes d'un homme au bout de sa route
Ce petit recueil contient les poèmes que Robert Brasillach a écrits dans son cachot de Fresnes. Le temps ne lui a pas été donné d'en écrire beaucoup…
L’homme qui écrit ces vers se sait condamné à être fusillé dans un délai plus ou moins bref. Il ne regrette rien, sauf la vie…
Dans un poème dédié à Chénier, décapité, il écrit :
« Et ceux que l'on mène au poteau Dans le petit matin glacé, Au front la pâleur des cachots, Au coeur le dernier chant d'Orphée, Tu leur tends la main sans un mot, O mon frère au col dégrafé. »
Il écrit aussi « Le testament d'un condamné » très beau poème dans lequel il passe sa vie en revue, ceux qu'il a aimés, et parle de son pays avec chaleur et sans amertume. A ses yeux, le plus important est de rester digne, de garder l’honneur.
«
Comme un peu d'eau prise à la source, Toute la vie pour le buveur Est là comme prise à la source. Il fallait bien garder l'honneur »
Ce petit fascicule se termine par un très court texte en prose daté du 6 février 45. Il y dit sa peine de quitter la vie, les êtres chers, sa panique d’un soir, les secours apportés par la religion et termine en écrivant : « Mais j’essayais le plus possible d’ accepter. »
De très beaux poèmes laissés par un condamné à mort.
Deux mots à propos de Brasillach.
Il a toujours été fasciste depuis 1934. S'il est certain qu'il méritait d'être condamné à une certaine peine, il ne méritait probablement pas la mort. Collaborateur, il l’avait été, mais n’avait jamais tué, ni torturé, personne. Mais au lendemain de chaque guerre, l’épuration exige du sang, même à l’excès. C'est bien cela qui a fait que les autorités françaises ont préféré que le Danemark garde Céline le temps que les choses se tassent. A défaut, il aurait risqué la même peine pour bien moins ! Mais Brasillach a aussi joué de malchance. de Gaulle, à qui un de ses collaborateurs présentait le dossier de sa grâce éventuelle, a le regard qui tombe sur une photo. Sur celle-ci, figurent deux hommes : l’un est en uniforme allemand et l'autre en civil.
De Gaulle confond les deux et dit : « Je ne peux accepter qu'un Français ait porté l'uniforme de l'ennemi » Il refuse la grâce. Or, celui en uniforme était Doriot et celui en civil était Brasillach qui, jamais, n'avait porté l'uniforme… Le collaborateur n’a rien dit. Le savait-il ?.