La Malédiction des Louves de Gilbert Bordes

La Malédiction des Louves de Gilbert Bordes

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 14 mai 2010 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 066ème position).
Visites : 3 800 

Polar tourangeau

C’est un polar que nous a livré là Gilbert Bordes. Plutôt coutumier de “romans de la terre”, de petites études sociologiques concernant principalement un monde rural bien perturbé, brinquebalé, pour ne pas dire en perdition, Gilbert Bordes nous la joue là polar. Disons d’entrée que ça m’a semblé moins pertinent que son registre classique, par exemple sa « nuit des hulottes ». Moins pertinent, moins réussi. Certes le petit monde tourangeau, l’ambiance de la petite ville provinciale, sont bien restitués, mais il faut l’insérer dans une trame plus prenant, plus exigeante : un polar. Et donc des crimes, des mystères à entretenir ou à dénouer, un métier un peu différent somme toute …
« La malédiction des louves » proprement dite porte sur un moulin où , dans un passé reculé, un meunier ou une meunière a été mangé par des loups. Sinistre réputation, l’endroit est donc maudit, et ce n’est pas très étonnant finalement si c’est là qu’est retrouvé Louis Peyrignac, enfin son cadavre plutôt. Louis Peyrignac qui n’est pas un inconnu en ces lieux puisque frère de Martial Peyrignac, le potentat local, archétype du patron paternaliste et tout-puissant, qui fait vivre la collectivité avec sa fabrique de meubles. Nous sommes fin des années 70.
Problèmes : faute d’avoir senti le goût des consommateurs évoluer vers des meubles moins nobles mais surtout moins chers, la fabrique de meubles est en train de couler d’une part, d’autre part Louis Peyrignac n’avait plus remis les pieds dans la commune depuis des lustres suite à des différends familiaux que Gilbert Bordes va nous distiller peu à peu.
Comme si un cadavre ne suffisait pas, un second suit, au même endroit, le moulin des louves, dans un laps de temps tout sauf anodin. Et c’est le maire de la commune, adversaire déclaré de notre potentat local. Tout cela va mal tourner pour Martial Peyrignac et Gilbert Bordes peut reprendre un fil qui lui est plus naturel ; le déroulé d’une affaire sociologique rurale. En prenant soin, bien sûr, d’entretenir les rebondissements du polar. Ce qu’il ne fait pas mal, mais …
Alors il y a Virginie, la fille de Martial qui va tenter, vaille que vaille, de reprendre le flambeau. Le commissaire Puylieut, qui flaire l’erreur judiciaire dans la condamnation de Martial et qui, tant qu’à faire, tombe en amour avec Virginie, …
Et tout rebondira jusqu’au dénouement – révélation, incidemment de ladite « malédiction des louves », et de l’affaire de ces deux crimes par Puylieut, bien que dessaisi de l’enquête par les pouvoirs politique et judiciaires.
Tout ceci n’est pas indigne. On est bien pris dans cette histoire. N’empêche … Gilbert Bordes m’y a paru un peu hors son registre.

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Les éditions

  • La malédiction des louves [Texte imprimé], roman Gilbert Bordes
    de Bordes, Gilbert
    R. Laffont
    ISBN : 9782221110058 ; 19,50 € ; 06/11/2008 ; 270 p. ; Broché
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Un coupable trop vite trouvé

7 étoiles

Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 74 ans) - 8 juin 2021

Nous sommes au lendemain de mai 1968, et si la France est encore gouvernée par la droite, les idées de gauche anti-bourgeoises font florès dans la population ouvrière.
Issu d’un milieu modeste, résistant durant la seconde guerre mondiale, c’est à la force du poignet que Martial Peyrignac s’est élevé dans la société. Dur avec lui-même et avec ceux qui l’entourent, il a su créer et faire prospérer sa propre entreprise. Malheureusement, directeur autoritaire et gestionnaire un peu trop rigide, il ne sait pas s’adapter aux contraintes versatiles du marché. C’est ainsi qu’au fil du temps, son affaire périclite. Il lui faut de l’argent frais.
Son frère, fortuné mais avec qui il est brouillé, est assassiné près de chez lui, au Moulin des Louves. Un certain faisceau d’indices font de Martial Peyrignac un suspect idéal. Mal-aimé, il est très rapidement victime de la vindicte populaire.
Le commissaire Puylieu n’est pas persuadé de la culpabilité de l’entrepreneur. Mais lorsque le principal adversaire politique de Peyrignac aux élections municipales est également assassiné près du Moulin des Louves, le policier est sous tension. La hiérarchie du commissaire, plus animée par des idées politiques que par un quelconque intérêt pour la justice, presse celui-ci de lui fournir un coupable.
L’action et le suspense ne manquent pas. Les personnages sont bien campés et l’intrigue est passionnante.
Dans un style littéraire classique limpide et clair, ce roman aux multiples rebondissements suit un plan parfaitement linéaire dans le temps. Le vocabulaire riche et bien choisi, les phrases courtes et la fluidité de l’écriture rendent l’ouvrage particulièrement agréable à lire.

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